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XV de France: Ntamack, le grand rendez-vous

A lui de jouer: préféré à Camille Lopez, le jeune ouvreur Romain Ntamack sera, à 20 ans et pour sa neuvième sélection, aux commandes du XV de France pour son entrée dans la Coupe du monde, samedi à Tokyo face à l’Argentine.

« Franchement, je n’y pense pas, ni ne me lève tous les matins en me disant qu’il faut à tout prix que je sois titulaire », disait-il la semaine dernière. Champion du monde juniors en 2018, international en février, champion de France en juin et titulaire en Coupe du monde en septembre: à l’issue de sa première saison professionnelle pleine, le prodige toulousain va gravir une nouvelle marche dans sa fulgurante ascension.

Le fils d’Emile Ntamack, icône des années 1990, n’est désormais plus considéré comme un espoir mais bien comme un cadre. « C’est un gamin pour vous mais pour nous, pour moi qui l’ai vu grandir, il ne fait pas son âge », estime son coéquipier à Toulouse Yoann Huget, de 12 ans son aîné, saluant sa « maturité ».

« Il n’a pas le sens de la pression (…). Un gamin qui a une telle emprise sur un groupe à cet âge-là, c’est rare. Son âge n’a rien à voir avec ses compétences », poursuit l’ailier, taulier des Bleus (32 ans, 59 sél.).

Des compétences dans l’animation et le jeu au pied éprouvées en plein Tournoi des six nations, quand Ntamack avait pris la place de Lopez après la correction subie en Angleterre (44-8). A l’ouverture donc, alors que son entraîneur en club Ugo Mola l’utilise majoritairement au centre.

– « Faculté d’adaptation » –

« Il a joué demi (d’ouverture) avec nous plusieurs fois (5), il a montré qu’il était capable d’avoir un très bon niveau sur ce poste, même s’il n’y joue pas en club », a balayé jeudi le sélectionneur Jacques Brunel. Huget met lui en avant la « faculté d’adaptation très importante » de Ntamack. « Qu’on le mette au centre ou en 10, il jouera de la même façon. »

Brunel a donc préféré faire le pari de la jeunesse plutôt que de l’expérience en mettant sur le banc Lopez, dont la faible réussite aux tirs face à l’Ecosse (32-3) mi-août à Nice (3/6) a sans doute été rédhibitoire. Ntamack, lui, s’était raté à Edimbourg une semaine plus tard (17-14) en jouant à la main un ballon dangereux mais avait assuré face aux perches (5/6) contre l’Italie (47-19) fin août. « Il a montré que ce rôle (de buteur) ne lui faisait pas peur », a confirmé Brunel.

Alors que le flou régnait depuis l’annonce mi-juin de la liste initiale pour le Mondial, la hiérarchie de fin de Tournoi est donc rétablie. Et le coup de moins bien de Ntamack en fin de saison, passée sur le banc toulousain, oublié.

– « Une saison exceptionnelle » –

« C’est normal qu’il ait accusé le coup », estime Huget. « Après le Tournoi, même pour nous, avec l’expérience, c’est difficile de se remettre dans le bain du Top 14 et de la Coupe d’Europe. Je trouve qu’il a plutôt bien géré sa saison. »

Et puis, le XV de France n’est plus à un paradoxe près, comme celui de démarrer un Mondial avec un ouvreur qui n’a passé que 5 minutes sur le terrain en finale du championnat face à Clermont (24-18). « Pour un gamin de 18-20 ans, il a quand même fait une saison exceptionnelle, le garçon », relativise Huget. « C’est sûr qu’on aimerait le voir plus sur le terrain mais ce n’était que sa deuxième saison à ce niveau-là. Il faut rester tempéré, le protéger. »

Couvé à Toulouse, Ntamack est « prêt depuis un moment », estime Maxime Médard, autre briscard arrière de Toulouse et des Bleus, impressionné par le « calme » et la « sérénité » du nouveau venu. Les Argentins, experts dans l’art de faire monter la température de l’adversaire, sont le test idéal pour le vérifier.

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