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Athlétisme: Sydney McLaughlin, la fulgurante ascension de la nouvelle star des haies

Véritable phénomène de précocité, Sydney McLaughlin, la dernière petite merveille de l’athlétisme US, est à 19 ans à l’aube d’une carrière dorée sur 400 m haies dont elle sera la grande attraction à la réunion de Marseille, mardi.

Le public français va ainsi découvrir pour la première fois la nouvelle pépite venue d’outre-Atlantique, celle qui a tout pour être l’une des têtes d’affiche des prochains Mondiaux à Doha (27 septembre-6 octobre). Il faut dire que depuis son apparition sur le devant de la scène en 2016 et une participation aux Jeux olympiques de Rio à tout juste 17 ans (du jamais-vu aux Etats-Unis depuis 1972), chacune de ses sorties fait office d’évènement.

Après avoir tout écrasé chez les jeunes, celle qui détient le record du monde juniors sur les haies basses (52.75 en 2018, 7e chrono de l’histoire), élue « révélation de l’année » en 2018 par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), n’en finit pas de repousser les barrières.

– Progression fulgurante –

Passée professionnelle cette année après avoir couru sous les couleurs de l’Université du Kentucky, elle émerge en 2e position au bilan 2019 (54 sec 14) et s’est payée le luxe de dominer la championne olympique Dalilah Muhammad lors du meeting Ligue de diamant d’Oslo, le 13 juin, malgré un très mauvais départ.

« C’était une course difficile, j’ai touché la première haie. Je n’ai pas été entièrement satisfaite de ma course, surtout sur le plan technique, mais cela a été un bon indicateur de ma force, je sais où j’en suis et jusqu’où je peux aller. C’était fou de battre Dalilah Muhammad. Pouvoir me mettre à son niveau à mon âge, c’était grandiose. Mais ce n’était qu’une course et il y en aura beaucoup d’autres », explique la jeune coureuse au look soigné et aux ongles vernis de rose.

Son évolution reste fulgurante. Aux JO de Rio, qualifiée à la surprise générale, était encore en « apprentissage » et n’avait pu dépasser les demi-finales. Trois ans plus tard, elle fait déjà partie des cadors, à tel point qu’on ose évoquer devant elle la perspective du record du monde, détenu depuis 2003 par la Russe Yuliya Pechonkina (52 sec 34).

– « Pression » –

« A Rio, je n’étais pas préparée pour faire les JO, j’étais juste préparée pour faire partie de l’équipe. Maintenant, je sens que mon corps change, je sens les progrès et je sais que pour les prochains Jeux, je serai mieux préparée. Pour le record du monde, j’espère l’approcher dans quelques années mais ce n’est pas quelque chose qui m’obsède tout de suite », déclare l’Américaine, qui a opté pour un crochet à Marseille juste avant de se rendre à Monaco, le 12 juillet, pour l’étape de la Ligue de diamant.

Celle qui a pour modèle la multi-médaillée Allyson Felix le reconnaît: voir en elle la « future star » de l’athlétisme lui met forcément une grosse « pression » mais elle insiste surtout sur la « marge de progression » que cela implique, d’autant qu’elle ne se trouve pas « incroyable » au départ et au moment de franchir les haies. Son point fort: les 100 derniers mètres, à l’image de sa folle remontée d’Oslo.

Pas question donc pour elle d’échafauder des plans pour les Mondiaux. A Doha, si elle sort indemne des redoutables « Trials » américains, McLaughlin, issue d’une famille de coureurs (son frère Taylor a été vice-champion du monde juniors du 400 m haies en 2016 et son père demi-finaliste sur 400 m des sélections US pour les JO-1984), « ne veut penser ni au chrono ni à une médaille » et préfère se fixer Tokyo-2020 comme horizon. Elle est bien la seule à ne pas croire en ses chances.

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