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Municipales à Paris: chez les « marcheurs », la lutte de Villani face au favori Griveaux

Les bons scores de LREM aux européennes ont plus que jamais relancé les appétits des marcheurs pour les municipales à Paris et alimenté une guerre ouverte entre Benjamin Griveaux et Cédric Villani face à la maire socialiste Anne Hidalgo.

Les candidats LREM – aux côtés des deux favoris, Hugues Renson, Anne Lebreton et Antonio Duarte complètent la liste – doivent rendre leur copie devant la Commission nationale d’investiture (CNI) de La République en marche vendredi, avant un grand oral de trois quarts d’heure mardi et un concile des commissaires le lendemain.

Décision: mercredi, dans la soirée, promet-on. A moins que… Car, depuis mercredi, ce qui semblait être une formalité pour le sacre annoncé de l’ancien porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a tourné au coup de théâtre avec l’abandon en pleine course de l’ancien secrétaire d’État au Numérique Mounir Mahjoubi, qui a finalement rallié le député mathématicien Cédric Villani.

« Comme on porte les mêmes valeurs, il ne fallait pas gâcher les choses et être capable de les faire entendre le plus fort possible », a estimé M. Mahjoubi dans un entretien au journal Le Parisien.

Les prises ne s’arrêtent pas là: l’ancien député marcheur Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, a également apporté son soutien à M. Villani. « L’écologie sera au cœur de leur projet », a-t-il avancé dans un message posté sur Twitter, alors qu’EELV a enregistré des scores historiques dans la capitale (près de 20%) aux Européennes et qu’Anne Hidalgo a fait de la lutte contre le réchauffement climatique un marqueur majeur de son mandat.

Mi-juin, les hostilités étaient déjà lancées: à travers une tribune commune, les concurrents de Benjamin Griveaux demandaient une « consultation citoyenne » plutôt qu’une désignation par une commission, et un report du choix après l’été.

L’option d’une primaire avait été balayée par l’ancien porte-parole du gouvernement, alors donné grand favori, estimant que c’était « une machine à diviser qui enclenche plutôt la défaite qu’une dynamique de victoire ».

Au-delà de la tribune, les candidats – sauf Benjamin Griveaux – ont encore un temps tenté d’imposer l’organisation d’un grand meeting à Paris, voire un débat ouvert aux Parisiens. En vain.

– « Montée en puissance » –

Les résultats d’un sondage BVA publié fin juin ont achevé de nourrir tous les espoirs macronistes: le parti présidentiel est donné – pour la première fois – en tête des intentions de vote, avec 1 à 4 points d’avance sur Anne Hidalgo, dont la candidature ne fait guère de doute. Selon cette étude, la liste LREM alliée au MoDem recueille 25% d’intentions de vote, qu’elle soit conduite par Benjamin Griveaux… ou Cédric Villani.

« Tout le monde peut être candidat, mais à la fin, c’est Benjamin qui est investi », veut pourtant croire, sans sourciller, un soutien de M. Griveaux, selon qui « il y a 0% de malchance que Benjamin ne soit pas investi ».

En embuscade, deux candidats hors-LREM mais Macron-compatibles font également l’objet d’attentions: Pierre-Yves Bournazel et Gaspard Gantzer. « Si Benjamin est désigné, il se retireront », veulent se persuader les troupes grivaldistes, hypothèse pourtant sèchement balayée par les deux intéressés interrogés par l’AFP.

Et pour cause, tous ces challengers se rencontrent depuis plusieurs mois: Villani, Mahjoubi, Renson, Bournazel ainsi qu’Anne Lebreton, une élue du IVe arrondissement.

« Pour gagner il faut rassembler, rassembler, rassembler », prédit une élue de droite. Or, « Benjamin Griveaux a fait l’inverse », souligne-t-elle, en refusant la main tendue des vieux barons LR tels que Philippe Goujon, maire du XVe arrondissement qui s’est rallié à M. Bournazel, et du député du XVIe arrondissement, Claude Goasguen. Jeudi, il a pourtant engrangé le soutien d’un ex-LR, Alexandre Vesperini, élu du VIè arrondissement.

Jeudi soir, Cédric Villani doit tenir un meeting avec, espèrent certains, de nouveaux ralliements. « J’ai le sentiment qu’il monte en puissance, que ses chances sont meilleures qu’elles n’étaient hier », note un ministre.

Le même glisse par ailleurs que « quelques réunions (lui) font penser qu’il n’est pas impossible » que la décision de la CNI – dont personne ne conteste qu’elle aura pris la précaution de consulter le président de la République – soit « ajournée ».

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