Sous le feu des critiques pour s’être invité dans la grande fête nationale du 4 juillet et y avoir ajouté une dimension militaire, Donald Trump compte rendre hommage jeudi à une Amérique, selon lui, unie lors d’un spectacle d’une ampleur inédite à Washington.
« Aujourd’hui, nous nous rassemblons comme un seul pays pour cet hommage très spécial à l’Amérique », doit déclarer Donald Trump, selon des extraits publiés par la Maison Blanche de son discours qui débutera peu après 18H30 (22H30 GMT).
« Ensemble, nous appartenons à l’une des plus grandes histoires jamais racontées, l’histoire de l’Amérique », dira-t-il.
En plus des parades et des feux d’artifices habituels, le président américain a décider de donner une tonalité militaire à ce 4 juillet, avec des blindés placés en évidence.
Et il s’est placé au centre des festivités pour prononcer un discours d' »hommage à l’Amérique » depuis les marches du Lincoln Memorial, monument à la gloire du 16e président américain.
C’est depuis ces mêmes marches que Martin Luther King délivra en 1963 son discours historique « I have a dream » en faveur de l’égalité pour les Noirs.
Ses prises de paroles doivent être entrecoupées par les survols d’avions de guerre F-35, les plus modernes au monde, ainsi que de la patrouille d’acrobaties aériennes Blue Angels et d’Air Force One, le Boeing 747 des présidents américains.
Portant pour beaucoup des casquettes, T-shirts et pancartes au nom de Donald Trump, de nombreux spectateurs étaient rassemblés avant le début de la cérémonie sur la pelouse au pied du mémorial de Lincoln. Des blindés de l’armée américaine ont été disposés de chaque côté, ainsi qu’une tribune et des écrans géants.
Une femme s’était drapée dans son drapeau américain pour se protéger des grosses averses tombées pendant l’attente. Malgré la météo menaçante, Donald Trump a confirmé 45 minutes avant l’événement qu’il aurait bien lieu.
– « Il n’a pas peur » –
Devant la Maison Blanche, Dee Ranson, 55 ans, défendait le choix de son président de prendre la parole: « Cela montre du courage et un enthousiasme patriotique. Il n’a pas peur », s’est félicité cette habitante de Floride, venue pour l’événement avec son fils, qui arborait la casquette rouge des supporteurs de Donald Trump.
Mais en chamboulant l’ordonnancement des festivités, le milliardaire républicain s’est attiré les foudres des démocrates, qui l’ont mis en garde contre la tentation d’un « meeting de campagne partisan ». D’autant que Donald Trump sera candidat à sa réélection en novembre 2020.
Cet évènement a été « conçu plus pour satisfaire son ego que pour célébrer les idéaux américains », a dénoncé le candidat à la Maison Blanche Joe Biden, favori dans les sondages parmi les démocrates.
Ses services ont distribué des tickets d’accès privilégié au site: 5.000 pour les soldats, a rapporté le Pentagone; des centaines d’autres billets ont été distribués par les réseaux de soutien du président.
L’événement suscitera une couverture différenciée selon les médias: Fox News, la chaîne préférée des conservateurs, a prévu de diffuser le discours du président en direct, une option en revanche écartée par MSNBC, selon un porte-parole cité par Politico
– « Démonstration de force » inutile –
C’est après avoir été impressionné par le défilé du 14 juillet 2017 à Paris que le milliardaire républicain a voulu ajouter une dimension militaire aux célébrations dans son pays.
« C’est une démonstration de pouvoir et de force qui n’est pas nécessaire », regrettait April Smith, une résidente de Caroline du Nord, des étoiles aux couleurs du drapeau américain peintes sur les joues.
Ce « n’est pas la manière américaine » de rendre hommage à l’armée, a également estimé sur CNN la maire démocrate de Washington, Muriel Bowser.
L’organisation de gauche Code Pink a manifesté son opposition en déployant –au sol– le « Baby Trump », personnage gonflable représentant un bébé colérique à l’effigie du président américain.
Le budget de l’événement est également dénoncé par les démocrates. Mais selon Donald Trump, le coût devrait être mineur.
Le 4 juillet marque le Jour de l’indépendance, Independence Day, lorsqu’en 1776 treize colonies britanniques fondèrent les Etats-Unis d’Amérique.
Des milliers de personnes se rassemblent chaque année dans une ambiance bon enfant sur les immenses pelouses du National Mall, grande esplanade de Washington, bordée de musées et monuments officiels.
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