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Affaire Altrad: Laporte perd son procès en diffamation contre L’Equipe

Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte, soupçonné de favoritisme envers le club de Montpellier, propriété de l’homme d’affaires Mohed Altrad, a perdu jeudi le procès en diffamation intenté au quotidien L’Equipe.

Le tribunal correctionnel de Paris a estimé que le caractère diffamatoire des propos attaqués était « établi » en ce qu’ils pouvaient porter atteinte à l’honneur et à la considération de l’ancien secrétaire d’Etat, mais a relaxé le journal au bénéfice de la « bonne foi ».

« Le sujet traité, à savoir les supposées pressions exercées par le président d’une fédération sportive majeure, dans le cadre d’une procédure disciplinaire, représente un but légitime d’expression et également un sujet d’intérêt général », selon la décision consultée par l’AFP.

En octobre 2017, Bernard Laporte a attaqué en diffamation le directeur de la publication du quotidien sportif ainsi que le journaliste Frédéric Bernes, auteur de quatre articles publiés entre le 30 août et le 18 octobre.

Dans ces publications, dont l’une intitulée « Laporte, le coup de fil piège », le journal affirmait que le président de la FFR était intervenu auprès de la commission d’appel fédérale qui, le 30 juin 2017, avait diminué les sanctions prises en première instance contre le club de Montpellier, dirigé par Mohed Altrad.

Après son élection à la tête de la FFR, Bernard Laporte avait signé, à titre personnel, avec le milliardaire un contrat d’image pour un montant de 150.000 euros. Face aux accusations de conflit d’intérêt, il y avait finalement renoncé.

Depuis la révélation de l’affaire, plus de la moitié des treize membres de la commission d’appel de la FFR ont démissionné. A l’audience, en mai dernier, on avait appris que les trois membres de la commission qui avait infligé les sanctions au club avaient été entendus en février dernier par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique.

Dans cette affaire, Bernard Laporte a reconnu avoir téléphoné à Jean-Daniel Simonet, président de cette commission, mais pour lui « donner un éclairage politique » sur la crise secouant le rugby français, pas pour faire pression.

A l’audience, entendu comme témoin, le troisième membre de la commission, Philippe Peyramaure, a confirmé les informations publiées par L’Equipe, « à savoir qu’il avait été décidé de confirmer la sanction dans un premier temps lors de la séance du 29 juin », puis qu’il avait « reçu un coup de téléphone le lendemain de Jean-Daniel Simonet, lui disant que Bernard Laporte n’était pas content ».

Pour le tribunal, « ces déclarations crédibilisent non seulement l’existence du contact téléphonique mais aussi sa teneur, à savoir dire à l’instance disciplinaire de ne pas s’acharner dans les sanctions, ce qui peut légitimement laisser penser à l’existence de pressions ».

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