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L’Espagnole qui a porté les « bébés volés » devant la justice n’avait pas été volée elle-même

Inès Madrigal, une Espagnole qui fait campagne pour dénoncer le scandale des « bébés volés » a découvert en retrouvant sa famille biologique qu’elle-même n’avait pas été volée mais donné volontairement en adoption par sa mère, a annoncé jeudi le parquet de Madrid.

De nombreux Espagnols né sous la dictature de Francisco Franco (1939-1975) affirment avoir été soustraits à la naissance à leur mères biologiques pour être confiés à des familles proches du régime.

Les associations de victimes affirment que des milliers de familles ont été touchées. Les vols auraient d’abord visé les enfants de dissidentes politiques puis, souvent avec la complicité de l’Eglise catholique, des bébés nés hors mariage ou de familles nombreuses.

Des milliers de plaintes pour des faits de vols d’enfants n’ont pu aboutir, souvent à cause de la prescription, selon les associations de victimes.

Inès Madrigal avait été la première à obtenir que la justice se prononce sur son cas. En 2018 un tribunal de Madrid avait conclu qu’un ex-obstétricien, le docteur Eduardo Vela, de 85 ans, l’avait volée à sa mère à sa naissance en 1969 pour la confier à une autre femme, sa mère adoptive.

Elle a depuis retrouvé, grâce à des analyses d’ADN, ses demi-frères biologiques et sa tante, qui lui ont appris que sa mère biologique était morte en janvier dernier mais qu’elle l’avait bien donnée volontairement en adoption, explique le parquet dans un communiqué.

« Le parquet considère que le vol de bébé doit être exclu de même que le délit de détention illégale » d’enfant, dit le texte.

L’ancien médecin n’avait pas été condamné, les juges ayant considéré que le délit était prescrit. Mais Inès Madrigal, une cheminote de 50 ans, avait déposé un recours devant la Cour suprême qui ne s’est pas encore prononcée.

« Cela ne veut pas dire que le docteur Vela n’est pas coupable de nombreux délits », a déclaré Mme Madrigal, qui avait consacré une conférence de presse à dire sa joie d’avoir retrouvé sa famille biologique et à expliquer comment elle y était parvenue.

Elle n’a pas souhaité dévoiler l’identité de ses proches, au nom de l’intimité et de leur « droit à rester dans l’anonymat ».

Elle dit avoir d’abord retrouvé un cousin éloigné puis ses demi-frères grâce à une entreprise américaine de tests ADN, les bases de données espagnoles mises à la disposition des associations de victimes de trafic d’enfants n’ayant pas fonctionné.

Selon les associations de victimes, le trafic de bébés aurait perduré même après le retour de la démocratie, au moins jusqu’en 1987, cette fois simplement pour des motifs de lucre.

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