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Tour de France: Pinot, jambes surchauffées, tête froide

La semaine est parfaite mais la tête reste froide: Thibaut Pinot s’est propulsé samedi à la troisième place du Tour de France mais le Franc-Comtois et son équipe Groupama-FDJ s’attachent à ne pas s’enflammer.

« Vous voulez que je saute sur le bus ? Je peux le faire ! Je suis évidemment super content mais il faut rester humble ». La réaction du directeur sportif Philippe Mauduit, quelques minutes après la 2e place de Pinot à Saint-Etienne, résume bien l’ambiance qui entoure Pinot au sein de son groupe.

La forme du Français est excellente, personne ne le conteste. Son numéro, en duo avec Julian Alaphilippe dans les derniers kilomètres de la 8e étape, en a impressionné beaucoup. « Réussir à suivre Julian, puis tenir jusqu’à la ligne d’arrivée, c’est super », concède son frère et entraîneur Julien Pinot. Mais la prudence est de mise.

« Il ne faut pas s’enflammer, on sait très bien qu’un Grand Tour, c’est trois semaines. On ne s’emballe pas », poursuit l’entraîneur, assailli de questions mais peu enclin à fêter si tôt les bonnes jambes de son cadet.

« C’est un beau numéro, un beau moment de vélo et de sport, mais on est à 15 jours de l’arrivée à Paris », reprend Mauduit, sourire en coin mais regard sérieux. A côté, le patron de l’équipe Marc Madiot, parfois propice à s’enflammer devant les exploits des siens, reste particulièrement discret, ne s’arrêtant pas devant la presse.

– « Pression » –

Car tout reste à faire: Pinot est certes le premier au classement parmi les potentiels candidats au podium final, mais il ne compte que 19 et 23 secondes d’avance sur les deux monstres de l’équipe Ineos, Geraint Thomas et Egan Bernal. Or le peloton n’a toujours pas entamé le moindre massif montagneux majeur. Il ne s’est pas non plus livré au jeu du contre-la-montre individuel, programmé vendredi à Pau.

Le classement, « ça ne veut pas dire grand chose », assume le Franc-Comtois. « Je ne m’attarde pas trop là-dessus car vu la semaine qui arrive, tout peut vite changer ».

Entre les lignes, on décèle tout de même une satisfaction bien réelle. « On m’aurait dit il y a une semaine que je serais troisième (à ce moment de la course), j’aurais signé tout de suite », glisse le grimpeur âgé de 29 ans, conscient également qu’il n’y a « que du positif » à retenir de cette étape, « même s’il n’y a pas la victoire ».

« Je suis content de ma forme, j’ai réussi ma préparation et c’est pour cela que je suis confiant pour la suite », assure-t-il, répétant plusieurs fois que « c’est du bonus ».

Comme pour se libérer d’une pression qui grandit jour après jour autour de lui, et qui se concentre à vue d’oeil tant ses performances font le grand écart avec celles de l’autre Français attendu sur ce Tour, Romain Bardet.

« Il y a forcément de la pression; mais la plus grosse, c’est celle que je me mets », affirme Pinot, qui refuse depuis plusieurs semaines de se dire explicitement en lice pour le podium: indiquant ici « avoir envie de remporter une victoire d’étape avant de penser au général », promettant là « d’aller le plus haut possible sans avoir de regrets ».

« Je n’ai pas envie de décevoir mon équipe parce qu’elle est là pour moi », poursuit le grimpeur de la Haute-Saône. Pour le moment, même si celle-ci refuse de s’enflammer, il en est loin.

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