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Macron célèbre l’Europe de la défense au défilé du 14 juillet

Emmanuel Macron a présidé dimanche sur la célèbre avenue parisienne des Champs-Elysées les festivités du 14 juillet, placées cette année sous le signe de la coopération militaire européenne, une cérémonie qui a débuté par des sifflets à son passage.

Le président français, dont c’était le troisième défilé de fête nationale depuis son élection en mai 2017, a descendu les Champs-Elysées à bord d’un command car aux côtés de son chef d’état-major. De nombreux sifflets ont retenti à son passage, alors que le chef de l’Etat est confronté depuis plusieurs mois au mouvement de contestation des « gilets jaunes ».

Le chef des armées françaises a ensuite assisté au spectacle depuis la tribune présidentielle installée place de la Concorde, en compagnie de plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel.

Face au Brexit et au relâchement des liens transatlantiques sous l’ère Trump, Emmanuel Macron a fait de l’Europe de la défense l’un de ses thèmes de prédilection, jugeant crucial pour le Vieux continent d’accroître son autonomie stratégique, en complément de l’Otan.

Devant la foule massée au coeur de la capitale, le champion du monde de jet-ski français Franky Zapata a offert un époustouflant spectacle futuriste en volant debout, fusil en main, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus des Champs-Elysées sur son « Flyboard », un engin de son invention.

– « Homme volant »-

Ce « Flyboard », plateforme volante propulsée par cinq réacteurs à jet d’air, intéresse les forces spéciales françaises pour « différentes utilisations, par exemple une plateforme logistique volante ou bien une plateforme d’assaut », selon la ministre des Armées, Florence Parly.

Pour cette édition 2019 du défilé, la France a convié une dizaine de pays européens partenaires de son armée.

« Ce sera là un beau symbole de l’Europe de la défense que nous sommes en train de construire. C’est, vous le savez, une priorité de mon mandat », a fait valoir samedi le chef de l’Etat français dans un discours devant la communauté militaire.

« Le président Trump a été un excellent ambassadeur pour l’Europe de la Défense », souligne la ministre française des Armées Florence Parly dans un entretien dimanche au Parisien, en évoquant « les interrogations, voire les menaces à peine voilées qu’il a pu exprimer vis-à-vis du continent européen ou sur la pérennité de l’engagement américain ».

– Partenaires européens –

Outre la chancelière allemande, objet d’inquiétudes après avoir été prise ces dernières semaines de crises de tremblement, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, figuraient parmi les 11 invités européens du président français. Ils sont conviés à déjeuner à l’Elysée.

La Première ministre britannique démissionnaire Theresa May, initialement annoncée à Paris, était représentée par le vice-Premier ministre David Lidington.

L’ensemble du gouvernement a également assisté au défilé. Avant l’arrivée du président, le ministre de la Transition écologique François de Rugy, en proie à une polémique à rebondissements sur des dîners fastueux et des travaux, s’est entretenu tout sourire avec Brigitte Macron.

Le défilé s’est achevé sur un émouvant tableau composé de blessés des armées françaises, actuellement engagées sur de multiples théâtres, du Moyen-Orient au Sahel.

Trois pensionnaires des Invalides en fauteuil roulant ont défilé place de la Concorde aux côtés de trois militaires récemment blessés en opérations, rejoints par des sportifs blessés de guerre, sous les applaudissements nourris de la foule. Le président français et la chancelière allemande ont quitté la tribune pour échanger avec eux. Le couple Macron s’est ensuite entretenu avec les familles des militaires morts ou blessés au combat.

Auparavant, le défilé à pied avait débuté avec les emblèmes des dix pays participant à l’Initiative européenne d’intervention (IEI) — née il y a un an sous l’impulsion du président Macron: France, Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Estonie, Espagne, Portugal et Finlande.

Le défilé aérien, ouvert par l’emblématique panache de fumigènes bleu-blanc-rouge de la Patrouille de France, intégrait notamment un avion de transport A400M allemand et un C130 espagnol.

Parmi les hélicoptères au-dessus de Paris figuraient deux Chinook britanniques. Le Royaume-Uni, qui met actuellement à disposition de l’armée française trois hélicoptères de transport lourds au Sahel, vient de prolonger son engagement jusqu’en juin 2020.

Au total, quelque 4.300 militaires, 196 véhicules, 237 chevaux, 69 avions et 39 hélicoptères ont été mobilisés.

« On était à Paris et on a décidé de prolonger notre séjour, pour que les enfants voient le défilé. Pour leur apprendre le respect, qu’ils voient ceux qui se battent pour nous », a confié à l’AFP Thomas, 39 ans, ingénieur à Strasbourg, son fils de 5 ans sur les épaules, drapeau français en main.

Parmi la foule s’étaient glissés plusieurs dizaines de manifestants. Une vidéo tweetée par un journaliste du Huffington Post montre l’une des figures des « gilets jaunes », Eric Drouet, drapeau tricolore à la main, entouré et exfiltré par des policiers.

Deux figures des « gilets jaunes », Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle, ont par ailleurs été interpellés vers 09h15 aux abords des Champs-Elysées, selon une source proche du dossier.

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