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Mondiaux de natation: le malaise Sun, Titmus met Ledecky K.O.

Pas le bienvenu pour tous après son contrôle antidopage rocambolesque de l’année dernière, Sun Yang ne s’est pas laissé distraire: le Chinois a raflé l’or du 400 m nage libre aux Championnats du monde de natation, dimanche à Gwangju (Corée du Sud). Sur la même distance, Katie Ledecky a été mise K.O. par la jeune Australienne Ariarne Titmus.

Si la Fédération internationale de natation (Fina) semble très à l’aise avec la présence de Sun dans le bassin coréen, elle qui ne l’a pas sanctionné, pour vice de forme, après qu’il a détruit à coup de marteau un échantillon sanguin au cours d’un contrôle inopiné en septembre dernier, ce n’est pas le cas de tous les nageurs.

« Vraiment, c’est louche et assez dingue que ça arrive ! », avait dénoncé la championne américaine Lilly King dès vendredi.

Une image résume le vif malaise autour du Sun : c’est sans monter sur le podium que l’Australien Mack Horton a choisi de recevoir sa médaille d’argent. C’est visage fermé et mains croisées dans le dos qu’il a ensuite assisté à la joie rugissante de Sun et à l’hymne chinois, puis est resté à distance au moment de la photo souvenir.

Son sentiment ? « De la frustration, je pense que vous savez pourquoi », a lâché Horton. « Je crois que ses actions et la manière dont c’est géré sont plus lourdes de sens que tout ce que je pourrais dire. »

– « Ca pique » pour Ledecky –

A Rio en 2016, quand il avait privé Sun du titre olympique sur 400 m, l’Australien avait été on ne peut plus clair : « Je n’ai pas de respect pour les dopés », avait-il tranché.

« Je suis au courant des rumeurs, mais je me concentre sur la natation. Je sais qu’il a un problème personnel avec moi, c’est malheureux, me manquer de respect, ok, mais manquer de respect à la Chine, c’est regrettable », a répondu Sun, vainqueur du 400 m pour la quatrième fois consécutive, en 3 min 42 sec 44.

Le feuilleton Sun n’est pas terminé: à Gwangju, il est encore inscrit sur 200 m et 800 m. Ce n’est qu’après, en septembre, qu’il devra se présenter devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), l’Agence mondiale antidopage (AMA) ayant fait appel de la décision de la Fina.

Un tout autre feuilleton a connu un rebondissement spectaculaire dès la première journée des courses en bassin: celui de l’hégémonie sans partage de Ledecky, quintuple championne olympique et quatorze fois championne du monde à 22 ans seulement, ce qui en fait la nageuse la plus titrée aux Mondiaux de l’histoire.

Jamais, sur 400 m, Ledecky n’avait connu la défaite dans un championnat majeur.

Après un sacre olympique, trois mondiaux et deux aux Championnats panpacifiques, c’est la jeune Australienne Ariarne Titmus, 18 ans seulement, qui l’a fait tomber de son piédestal, au prix d’une époustouflante remontée dans la dernière longueur.

« Ca pique un peu, bien sûr, je n’ai pas l’habitude », reconnaît Ledecky, qui a soigneusement évité Titmus en sortant de l’eau.

– Wattel, première –

L’avènement de Titmus n’est toutefois pas une surprise: celle qui a quitté sa Tasmanie natale, avec sa famille, pour s’installer à Brisbane s’affirme depuis un an comme une rivale à sa mesure sur la distance. Trois fois déjà, elle avait nagé en moins de quatre minutes. La première fois l’été dernier, lors des « Panpacs » à Tokyo, où elle avait, déjà, poussé Ledecky dans ses retranchements.

Les deux se retrouveront dès mardi sur 200 m. Ca promet.

Lui aussi a frappé fort d’entrée: le Britannique Adam Peaty, champion olympique et quintuple champion du monde, a rugi en franchissant pour la première fois la barre des 57 secondes (56.88) sur 100 m brasse dès les demi-finales. C’est le premier record du monde à tomber.

Côté français, Marie Wattel (22 ans) va elle vivre lundi sa première finale mondiale, sur 100 m papillon. La nageuse de 22 ans, qui s’entraîne à Loughborough, en Angleterre, s’est surprise elle-même en abaissant son record personnel de plus d’une demi-seconde en deux courses dimanche : de 57 sec 53, elle l’a porté à 57 sec 23 en séries, puis à 57 sec pile en demi-finales (3e temps).

« J’ai l’impression que je change de dimension, les filles que je croyais inaccessibles ne sont pas si loin, ça me donne confiance en moi », sourit-elle, toujours dans l’émotion.

Le renaissant relais tricolore 4×100 m messieurs s’est lui classé huitième et dernier (3:13.34) de la finale remportée par les Etats-Unis de Caeleb Dressel.

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