Arrivée à New York immédiatement après la finale perdue de l’Euro féminin, la basketteuse Marine Johannès a déjà trouvé ses marques en WNBA où son jeu taillé pour la ligue américaine a séduit son entraîneure.
Tout est allé très vite pour l’arrière de 24 ans, qui a rejoint le Liberty, sa nouvelle équipe, trois jours seulement après la lourde défaite (86-66) en finale face à l’Espagne.
Cinq jours après le revers de Belgrade, la joueuse de Bourges était déjà sur le terrain, à Chicago, pour ses grands débuts en WNBA, la ligue féminine professionnelle.
« Je pensais que ça allait être plus dur de +switcher+, mais au final, ça a été », dit-elle. « J’ai essayé de tout de suite me mettre dans le truc. »
Pas le temps de ressasser la finale perdue et sa prestation en demi-teinte sur le match. « Je pense toujours à la finale, bien sûr, mais ça m’aide à moins y penser », dit-elle.
« Au début, tout le monde pensait qu’il y avait trop de blessés, qu’on était trop jeunes, que ça n’allait pas être facile », dit-elle du parcours de l’équipe de France. « Au final, on a quand même réussi à montrer qu’on était capable de faire de bonnes choses et d’arriver en finale. »
Sur le plan individuel, « j’ai eu des hauts et des bas. (…) J’aurais aimé aider l’équipe un peu plus. Je n’ai pas été forcément très constante. »
– « Elle est vraiment douée » –
Avec le Liberty, Marine Johannès (1,77 m) part sur un nouveau défi, le troisième d’une saison sans fin après la saison avec Bourges et la campagne internationale.
Elle a retrouvé une équipe à l’effectif dense, qui a les armes pour aller en playoffs mais peine à concrétiser jusqu’ici.
Dès son premier match, la numéro 23 n’a eu besoin d’aucun temps d’adaptation pour faire parler son jeu fait pour briller aux Etats-Unis. Elle avait, il est vrai, bénéficé des conseils de Bria Hartley, sa coéquipière en équipe de France qui évolue à New York depuis 2017.
« Elle m’aide vraiment à me mettre dans le truc », dit-elle, « parce que ce n’est pas évident d’arriver en milieu de saison. Donc c’est vrai que ça me rassure qu’elle soit là. »
Dix points pour son premier match, 7 pour le deuxième, avant la démonstration de samedi face aux Los Angeles Sparks.
Lors de sa première rencontre à domicile, la Française a rendu une copie très propre, avec 6 sur 6 aux tirs et 17 points au total.
« Je l’ai vu jouer en Europe, mais vous vous demandez toujours ce que ça va donner ici », explique son entraîneure Katie Smith, ancienne arrière star de la WNBA. « Offensivement, elle est vraiment douée. (…) Elle a un shoot mais elle est aussi insaisissable, très bonne balle en main. »
– Comparée à Curry –
Pour un premier rendez-vous avec la Française, le public du Westchester County Center a eu droit à plusieurs gestes typiques de l’arrière de Bourges, une pénétration en décalage ou son fameux « step-back », un shoot pris à trois points après un pas en retrait.
Depuis l’an dernier l’équipe joue l’essentiel de ses matches à domicile à White Plains, au nord de New York, après avoir fréquenté longtemps le Madison Square Garden.
« C’était un rêve pour moi d’être ici, donc je prends ce qu’on me donne », dit-elle. « J’essaye de me donner à fond. Pour moi, ce n’est que du bonus d’être ici. Donc il faut prendre tout positivement et tout donner. »
Son coach s’amuse d’apprendre que Marine Johannès est régulièrement comparée, en France, à la star de NBA Stephen Curry. « Elle a un peu de ça, ce rebond. » Katie Smith trouve le parallèle « légitime. Ca a du sens. »
Pour l’instant, le physique tient, malgré plus de 60 matches cette saison. « C’est dur sur les jambes tous les jours », admet-elle, « mais j’essaye de faire attention, je fais de la récupération. » La pause du All-Star Game, cette semaine, va lui permettre de souffler.
Pour la suite de la saison, Katie Smith prévoit de donner à la Française « au moins 15, 20 minutes par match ». « Je pense qu’elle va avoir un gros impact sur ce que nous faisons, (…) en particulier en attaque. Nous en avons besoin. »
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