La permanence du député LREM Romain Grau a été prise pour cible samedi à Perpignan par des « gilets jaunes » qui ont cassé les vitres et tenté de mettre le feu au local où il se trouvait, des actes condamnés par plusieurs responsables politiques.
« Comme chaque samedi matin, je travaillais à mon bureau. Ils ont brisé toutes les vitres et ont tenté de mettre le feu à la permanence. Heureusement, un voisin m’a jeté un extincteur par la fenêtre et j’ai pu arrêter l’incendie », a indiqué à l’AFP M. Grau.
En fin de matinée, le député des Pyrénées-Orientales a déclaré à l’AFP qu’une trentaine de « gilets jaunes » avaient pris part à ce « saccage ». « Ma permanence parlementaire a été saccagée (…) par une centaine de personnes cagoulées dont certaines arboraient un gilet jaune », a-t-il ensuite publié sur sa page Facebook dans l’après-midi.
Il a également posté des images montrant des personnes vêtues de noir, en train de casser les vitres de sa permanence avec une raquette de tennis notamment.
La préfecture des Pyrénées-Orientales a confirmé que la permanence de M. Grau avait été la « cible de dégradations importantes de la part de manifestants ce (samedi) matin », sans être en mesure dans l’immédiat d’indiquer le nombre de « gilets jaunes » ayant pris part à la manifestation de samedi.
Sur des photos transmises par le député à l’AFP, on peut voir plusieurs vitrines de la permanence ayant en grande partie volé en éclat, et une chaise à l’intérieur du local carbonisée.
– « Faits inexcusables » –
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a exprimé sur Twitter son soutien à M. Grau, assurant que tout était « mis en œuvre pour identifier les lâches auteurs de ces faits inexcusables » qui « devront répondre de leurs actes devant la Justice ».
Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a lui aussi « condamné » sur le réseau social ces actes, soulignant que « la violence, le vandalisme et les tentatives d’incendie ne sont pas des moyens d’action tolérables dans une démocratie ».
« De tels actes sont absolument intolérables en démocratie! », a abondé le ministre de la Culture Franck Riester.
« Actes inqualifiables et anti-démocratiques », a tweeté à son tour Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics.
« Ces violences doivent cesser », a écrit le chef de file des « Marcheurs » à l’Assemblée nationale Gilles Le Gendre, en manifestant au nom du groupe LREM sa « solidarité amicale » à l’élu des Pyrénées-Orientales.
« Ce que je regrette, c’est que j’ai toujours reçu tout le monde à ma permanence, notamment des gilets jaunes. Je regrette que ces gens soient venus casser au lieu d’essayer de discuter », a affirmé M. Grau.
Le député de La République en marche, candidat aux municipales à Perpignan, y affrontera notamment le député du Rassemblement national Louis Aliot, qui a aussi condamné « sans réserve » les dégradations commises « par quelques individus irresponsables » sur Twitter.
M. Grau va porter plainte après cet incident, car « vouloir mettre le feu, c’est vouloir porter atteinte à la vie de personnes: moi-même, mais aussi tous les voisins dans l’immeuble ».
Jeudi, c’est la permanence de la députée LREM Barbara Bessot-Ballot à Vesoul (Haute-Saône) qui avait été prise pour cible par des agriculteurs lui reprochant d’avoir voté en faveur du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta). Un mur de ciment d’environ 2,5 m avait été érigé devant la porte du local.
« Ces attaques inacceptables portent atteinte au fondement même de notre démocratie », a réagi samedi dans un communiqué le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, qui veut mettre « la même énergie à lutter contre l’agribashing, que contre l’antiparlementarisme ».
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