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Trump visite les villes endeuillées par deux fusillades, malgré des manifestations

Des manifestants en colère ont accueilli Donald Trump mercredi dans les villes endeuillées par des fusillades ce week-end, l’accusant d’avoir attisé la haine avec ses discours incendiaires et réclamant des contrôles renforcés sur les ventes d’armes à feu.

Le président républicain est arrivé en début d’après-midi à El Paso, à la frontière avec le Mexique, où un jeune homme armé d’un fusil d’assaut a tué samedi 22 personnes, en majorité hispaniques, dans un hypermarché avant d’être interpellé.

Accompagné de son épouse Melania, Donald Trump s’était arrêté auparavant à Dayton, dans le nord des Etats-Unis, où neuf personnes sont tombées sous les balles d’un autre tireur treize heures après le carnage d’El Paso.

Depuis ces drames, le milliardaire républicain, qui évoque régulièrement une « invasion » des Etats-Unis par les migrants d’Amérique centrale, est pointé du doigt, notamment parce que le tireur d’El Paso a dénoncé une « invasion hispanique » dans un manifeste mis en ligne avant son passage à l’acte.

Mercredi, avant même son arrivée, des centaines de personnes se sont rassemblées dans un parc de cette ville texane en brandissant des panneaux barrés des mentions: « Trump repens-toi », « Fini le silence », ou encore « Trump no eres Bienvenido » (Trump, tu n’es pas le bienvenu).

« Je suis dégoûtée », a confié à l’AFP Rachel Curtis, avant de prendre part à ce rassemblement. « L’homme le plus intolérant du pays est la dernière personne dont nous avons besoin pour nous réconforter. Il n’a rien à faire à El Paso. »

Preuve du climat incandescent dans la ville, des opposants et des partisans du président se sont affrontés près d’un mémorial érigé en mémoire des victimes. « Ne les déshonorez pas en vous battant. Arrêtez la haine », a tweeté la police locale.

– « Peu d’appétit » –

A Dayton, le magnat de l’immobilier s’est rendu au chevet de blessés et a remercié les premiers secours, mais il s’est gardé d’aller sur les lieux du drame, un quartier animé de bars et de restaurants.

« Il a bien fait », a estimé la maire démocrate Nan Whaley. Il y a « beaucoup de colère et d’agitation » sur place et « beaucoup de gens n’étaient pas intéressés par sa visite », a-t-elle poursuivi.

Il n’a pas complètement échappé à leur indignation: des centaines de personnes s’étaient réunies près de l’hôpital où il s’est rendu, déployant le fameux ballon « Baby Trump », personnage gonflable représentant un bébé colérique à l’effigie du président, utilisé dans de nombreuses manifestations à travers le monde.

Les manifestants ont brandi des panneaux l’exhortant de « s’opposer à la NRA », le puissant lobby des armes qui bloque toute tentative de réguler le marché des armes à feu, et d’interdire les fusils d’assaut.

Avant de quitter la Maison Blanche, M. Trump avait assuré qu’il y avait « peu d’appétit » politique à Washington pour interdire ce type d’armes, impliquées dans les fusillades du week-end.

Il s’était en revanche dit favorable à une évolution législative pour empêcher les personnes ayant des troubles mentaux de posséder une arme à feu.

Le président a également réaffirmé que les récentes tueries n’avaient « rien à voir avec lui » et que ceux qui l’accusaient d’attiser la haine raciale aux Etats-Unis cherchaient à « tirer un profit politique » de leurs critiques.

– « Toxique » –

Les médias ont été tenus à l’écart des rencontres effectuées par Donald Trump. Interrogée, la porte-parole de la Maison Blanche a démenti que la visite ait eu pour principal objectif de servir la communication présidentielle.

La conseillère du président Kellyanne Conway a précisé qu’il se rendait dans les deux villes pour « transmettre les condoléances d’une nation meurtrie et outrée ».

« Il fait ce que les présidents font » en cas de tragédie: « aller sur le terrain », a-t-elle ajouté, en assurant qu’il faisait « profil bas » pour permettre au pays de « panser ses plaies ».

Le président n’a toutefois pas résisté à une nouvelle joute avec Joe Biden, le favori de la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020.

Le langage du président est « toxique » et a attisé « les flammes » du racisme, a lancé l’ancien numéro deux de Barack Obama, lors d’un discours de campagne dans l’Iowa.

Depuis l’avion présidentiel Air Force One qui le menait de Dayton à El Paso, Donald Trump lui a répondu d’un tweet dédaigneux: « Je regarde Joe Biden l’endormi faire un discours. Teeellement ennuyeux »!

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