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Salvini soigne ses militants du Mezzogiorno

Sa coalition gouvernementale en éclats depuis 24 heures, Matteo Salvini a été accueilli vendredi soir dans les Pouilles (sud de l’Italie) par 2.000 partisans de la Ligue, désormais impatients de le voir prendre les rênes du pays.

Au « Wonder beach club » de Mola di Bari, un bord de mer, le vice-Premier ministre italien était attendu par des militants endimanchés et attentifs, venus boire les paroles de l’homme qui aimerait s’emparer du pouvoir sans son ex-allié du Mouvement Cinq Etoiles (anti-système) lors d’élections anticipées déclenchées au plus vite.

Un meeting politique pour son camp, aux antipodes d’autres rendez-vous plus festifs de la « tournée des plages » du patron de la Ligue (extrême droite), le grand favori des sondages.

« L’unique Premier ministre que nous voulons c’est lui! », a résumé au micro un organisateur local enthousiaste.

Mais Matteo Salvini n’a presque pas parlé des élections législatives qui pourraient intervenir dès le mois d’octobre. Tout juste a-t-il évoqué une « semaine un peu particulière », « des jours difficiles », enchaînant comme toujours sans aucun texte ses thèmes fétiches, au risque de se transformer un peu en disque rayé.

Bateaux de sauvetage d’ONG décrits avec ironie, nécessité de réformer la justice trop laxiste, de réduire les taxes, de changer l’Europe. Sans oublier de parler de son « ventre », pour faire sourire les militants et se montrer sous le jour de Monsieur-tout-le monde.

– « Le baiser de la mort » –

« Il a eu le mérite d’avoir donné le baiser de la mort au mouvement Cinq Etoiles », se réjouit Carlo Acquaviva, un jeune avocat de 27 ans de Bari, fier d’avoir pris sa carte de La Ligue voici deux ans. Car pour lui, le mouvement Cinq Etoiles « a utilisé l’espérance des jeunes dans la région, à leurs dépens ».

Certes, l’homme du nord n’a pas toujours encensé le Mezzogiorno. « La Ligue a eu un temps une symbolique différente, mais les idées changent », balaie-t-il, magnanime.

Devant la tribune, Anna, une quinquagénaire de Bari, reçoit quelques coups de pied au tibia de son mari, méfiant vis-à-vis des journalistes, pourfendus par le ministre de l’Intérieur. « Il a fait la bonne chose en cassant la coalition, nous avons besoin d’une Italie stable, de plus de développement dans cette région », commente-t-elle néanmoins.

Une travailleuse sociale glisse qu’elle « connaît bien les problèmes quotidiens des gens ». Et « Salvini sait ce que veut le bas, il réussit à dire ce que les personnes simples pensent ». « Malheureusement on lui accole la description péjorative de populiste », regrette-t-elle.

Pour Emanuele, 56 ans, conseiller communal de La Ligue depuis 2018, le chef de son parti « est l’unique homme de droite d’Italie » et fera « un excellent Premier ministre ».

Lucilla, une femme au foyer de 50 ans, dit espérer aussi « un changement ».

Mais, dans le concert de louanges, elle regrette l’éclatement d’une coalition au pouvoir seulement 14 mois. « Il y avait trop de conflits, mais la rupture me désole, un gouvernement doit avoir au moins quatre ans pour agir ».

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