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Une petite candidate compte sur une « ferveur révolutionnaire » pour battre Trump

Auteure à succès sur le développement personnel appréciée d’Oprah Winfrey, Marianne Williamson n’est pas découragée par ses faibles scores dans les sondages pour la primaire démocrate, disant espérer, dans un entretien à l’AFP, qu’une prise de conscience poussera les Américains à élire un démocrate contre Donald Trump.

Certains voient dans sa campagne une croisade spirituelle, d’autres moquent ses mantras sur le pouvoir de « l’amour » capable de résoudre les problèmes les plus criants de la société américaine, qui masquent selon eux une absence de programme concret.

Figure excentrique plafonnant à 1% des sondages pour l’investiture démocrate, Marianne Williamson, 67 ans, est en tout cas parvenue, à coups d’envolées passionnées, à se faire mieux connaître du grand public lors de performances remarquées pendant les premiers débats démocrates.

Dans un entretien avec l’AFP, elle a confié de sa voix rocailleuse voir sa campagne comme un défi pour retrouver « une direction morale » après la présidence du républicain Donald Trump.

« Il nous faut parler des vérités profondes », a-t-elle expliqué lors d’un dîner de candidats démocrates dans l’Iowa.

« Si nous ne touchons pas aux sujets profonds et réels, je ne pense pas que cela puisse inspirer la ferveur révolutionnaire dont nous avons besoin pour gagner » la présidentielle en novembre 2020.

Comme Donald Trump, elle s’est appuyée sur sa notoriété pour se faire connaître en politique.

Et, comme le magnat de l’immobilier, elle fuit les points de détails de programmes électoraux pour se concentrer sur une discussion plus personnelle.

Mais les ressemblances s’arrêtent là. Face au président Trump, Marianne Williamson appelle à la transformation profonde de la politique américaine.

« Cela se fait en recommençant à zéro, pas avec des politiciens qui ont touché des dizaines ou centaines de milliers de dollars des mêmes grandes forces multinationales », a-t-elle lancé en allusion aux candidats démocrates qui ont accepté des financements de campagne de la part de grandes entreprises.

« Il est temps que les Américains s’engagent dans un nouveau débat ».

Partisane de politiques résolument progressistes, elle soutient l’effacement de la dette des étudiants, la mise en oeuvre d’un système de santé universelle et la fin des guerres américaines afin de redéployer des millions de dollars vers l’éducation.

« Quand des millions d’enfants américains vivent dans un traumatisme permanent, et que l’on normalise ce désespoir, l’amour peut permettre de lancer ce que je veux créer: un ministère pour les enfants et la jeunesse », veut-elle croire.

– « Pourriture morale » –

S’attaquer à la violence par armes à feu et aux troubles mentaux figurent parmi ses priorités, accompagnées d’une réforme profonde des institutions:

« Nous devons nous attaquer à la pourriture morale provoquée par un système économique amoral qui a pris d’assaut notre gouvernement ».

Marianne Williamson a écrit 13 livres évoquant « les principes » qui, selon elle, « permettent aux gens de changer leurs vies ». Elle veut désormais appliquer ce concept à la politique nationale.

« Tout pays n’est qu’une somme de personnes. Le même principe permettant de changer la vie d’un individu peut donc permettre à un pays tout entier de changer », d’après elle.

Comme plusieurs candidats démocrates à la Maison Blanche, la sexagénaire accuse Donald Trump d’offrir un porte-voix aux partisans de la suprématie blanche aux Etats-Unis.

Avec conviction, elle s’était emportée lors du deuxième débat démocrate fin juillet contre l’incapacité, selon elle, des démocrates à répondre aux questions criantes de la société américaine s’ils restaient embourbés dans des débats trop techniques.

« Cela fait partie du visage sombre de l’Amérique: le racisme, l’intolérance et toute la conversation que nous avons ici ce soir », avait-elle lancé sur le plateau.

« Et si vous pensez que tous ces débats sur des détails de programmes vont vaincre les forces obscures de la haine collective que le président réveille dans ce pays, alors j’ai bien peur que les démocrates se dirigent vers des jours très sombres ».

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