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La France a remis à l’Espagne une dirigeante historique d’ETA

Les autorités françaises ont remis mercredi à l’Espagne une dirigeante historique de l’organisation séparatiste basque ETA, Maria Soledad Iparraguirre Guenechea, alias « Anboto », accusée d’avoir ordonné l’assassinat d’un militaire espagnol en 1995, a appris l’AFP de source judiciaire.

« Elle a été remise aujourd’hui même », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’Audience nationale, haute instance judiciaire qui siège à Madrid.

« Anboto », qui a fini de purger sa peine en France le 28 août, a été remise à l’Espagne en exécution d’un mandat d’arrêt européen validé par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.

En Espagne, elle est notamment soupçonnée d’avoir commandité l’assassinat en 1995 du commandant de l’armée de Terre Luciano Cortizo Alonso, tué dans un attentat à la voiture piégée dans la ville de Leon (nord-ouest). C’est pour ces faits qu’elle « est maintenant entendue par un juge », a précisé le porte-parole de l’Audience nationale.

En 2015, un juge de l’Audience nationale avait rouvert l’enquête sur l’assassinat de l’officier en considérant qu’il y avait de « nombreux indices pour l’inculper ».

Anboto » a été soupçonnée d’avoir elle-même donné « l’ordre express » d’assassiner le commandant Alonso et fourni « les explosifs placés sous le siège du conducteur » pour faire sauter la voiture. L’attentat avait causé la mort du commandant et des blessures graves à sa fille, ainsi qu’à quatre passants.

Selon un communiqué alors publié par l’institution judiciaire en 2015, le juge d’instruction estimait qu' »Anboto » était devenue, à partir de 1993, la cheffe de commandos de l’organisation, auxquels elle transmettait « des instructions concrètes sur la façon dont il fallait réaliser des attentats » contre des biens ou des personnes ciblées, et fournissait des explosifs ou des armes.

En France, elle avait été condamnée, avec son compagnon Mikel Albisu Iriarte, dit « Antza », en novembre 2012 à 20 ans de réclusion criminelle en France, assortie d’une peine de sûreté des deux-tiers et d’une interdiction définitive du territoire français, notamment pour avoir « dirigé » une entreprise à visée terroriste et commis de nombreuses infractions ayant permis la réalisation d’attentats.

Cependant, aucune action sanglante ne leur avait été imputée directement.

Le couple avait été arrêté en octobre 2004 lors d’un vaste coup de filet à Salies-de-Béarn (sud-ouest de la France).

L’an dernier, « Anboto » avait été choisie par l’ETA pour lire en basque le communiqué qui annonçait la dissolution de l’organisation clandestine en mai 2018.

Au total, 853 morts sont imputées à l’organisation en quatre décennies.

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