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Maggie Smith, l’acariâtre mais attachante comtesse de Downton Abbey

Monument du théâtre et du cinéma britannique, Maggie Smith a conquis l’affection d’un vaste public international avec le rôle de l’acariâtre mais terriblement attachante comtesse douairière Lady Violet dans la série télévisée Downton Abbey, dont l’adaptation sur grand écran sort mercredi à Londres.

Deux Oscars, quatre Emmy awards, trois Golden Globes, un Tony Award, sept Baftas dont cinq pour des rôles d’actrice (un record)… A 84 ans, Maggie Smith a raflé un nombre impressionnant de récompenses, qui soulignent son talent sur les planches comme au petit et grand écran.

Au cours de sa longue carrière, « Dame Maggie » a embrassé des rôles aussi différents que mère supérieure aux côtés de Whoopi Goldberg dans « Sister Act » (1992), professeure de « métamorphose » dans les films de la saga Harry Potter, chaperon névrosée dans « Chambre avec vue » (1986) ou vieille dame sans domicile fixe dans « The Lady in the Van » (2015).

Mais c’est le personnage de la comtesse de Grantham, Lady Violet, aux répliques délicieusement vachardes et mimiques hilarantes, qui lui a apporté une célébrité planétaire.

« Je menais une vie parfaitement normale avant Downton Abbey », série vendue dans plus de 150 pays, racontait l’actrice en avril 2017 au British Film Institute (BFI). « J’allais au théâtre, dans des galeries d’art, des choses de ce genre, toute seule. Maintenant je ne peux plus », se lamentait-elle.

L’actrice a interprété l’impitoyable aristocrate pendant six saisons de la série télévisée (2010-2015), décrochant un Golden Globe et trois Emmy Awards, prestigieuses récompenses de la télévision américaine.

Après avoir d’abord refusé de participer à l’adaptation de la série sur grand écran, l’actrice a finalement accepté de se glisser de nouveau dans les robes longues de l’aristocrate anglaise préférée des « sériephiles ».

– « Intolérante avec les imbéciles » –

Née le 28 décembre 1934 à Ilford, dans l’Essex (sud-est de l’Angleterre), Margaret Smith débute sur les planches de l’Oxford Playhouse au début des années 1950. Elle rejoint ensuite la troupe du théâtre londonien de l’Old Vic puis celle du Royal National Theatre où elle enchaîne les succès, aux côtés de son mari, l’acteur Robert Stephens.

Sa carrière au cinéma décolle dans les années 1960 et elle décroche en 1969 l’Oscar de la meilleure actrice pour « Les belles années de miss Brodie ».

Sur le plan personnel, en revanche, son mariage avec Robert Stephens, alcoolique, infidèle et dépressif, s’effondre en 1973. Elle divorce en 1975 et se remarie peu de temps après avec le dramaturge Beverley Cross, avec lequel elle part vivre et travailler au Canada.

Artiste britannique parmi les plus connues et les plus célébrées, Maggie Smith a été faite Dame commandeur de l’ordre de l’Empire britannique en 1990 et Compagnon d’honneur en 2014, récompense pour services rendus au pays dans le domaine des arts.

La comédienne est connue pour son humour et son souci de la perfection, virant à la férocité.

« C’est vrai que je ne tolère pas les imbéciles, et par conséquent ils ne me tolèrent pas, et donc je me hérisse. C’est peut-être pour cela que je suis assez bonne pour jouer les vieilles dames acariâtres », a-t-elle avoué au quotidien The Guardian en 2014.

Elle a ainsi excellé en interprétant la très snob et glaçante Lady Constance dans le film « Gosford Park » de Robert Altman (2001), dont le scénariste était Julian Fellowes, qui écrira Downton Abbey.

Elle « peut capturer en un instant plus que de nombreux acteurs peuvent transmettre dans tout un film. Elle peut être en même temps vulnérable, féroce, sombre et hilarante et apporte chaque jour au plateau l’énergie et la curiosité d’un jeune acteur qui vient de débuter », a dit d’elle Nicholas Hytner, qui l’a dirigée dans « The Lady in the van » (2015).

Maggie Smith a survécu à un cancer du sein diagnostiqué en 2007 et a participé au tournage du film Harry Potter et le Prince de sang-mêlé (2009) alors qu’elle était en plein traitement de chimiothérapie. « J’étais chauve comme un oeuf », avait confié au Times l’actrice, qui avait dû porter une perruque.

Elle souffre également de la maladie de Basedow, maladie auto-immune de la thyroïde qui provoque notamment un déplacement de l’oeil hors de son orbite.

Maggie Smith a deux fils, les acteurs Chris Larkin et Toby Stephens, qu’elle a eus avec l’acteur Robert Stevens.

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