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Migrante noyée dans la Manche: trois passeurs présumés présentés à la justice

Trois passeurs présumés ont été arrêtés et doivent être jugés vendredi dans le Pas-de-Calais pour avoir organisé en août une traversée illégale de la Manche au cours de laquelle une Iranienne de 31 ans était morte noyée, a-t-on appris de source policière.

Selon les autorités françaises, Mitra M. a été vraisemblablement la première migrante à mourir noyée dans la Manche au cours de ces traversées clandestines de migrants vers l’Angleterre, dans le collimateur de Paris et de Londres.

Cette Iranienne de 31 ans, titulaire d’un master de psychologie, avait embarqué le 9 août sur un bateau pneumatique aux côtés d’un vingtaine de migrants afghans et iraniens, dont des mineurs.

A court d’essence, sans rames, l’embarcation en perdition, avait fini par être secourue par la marine britannique au large du Kent, mais trois personnes s’étaient déjà jetées à l’eau dans une tentative désespérée d’amarrer le bateau à une bouée.

Deux hommes avaient finalement été repêchés vivants mais Mitra M. était portée disparue avant que son corps sans vie ne soit retrouvé sur une plage des Pays-Bas.

Saisis par le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), les policiers aux frontières de la brigade mobile de recherche (BMR) de Coquelles et de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest), avec l’aide de leurs homologues britanniques, ont fini par remonter la piste de trois hommes qui auraient fourni le bateau.

Les policiers français ont ainsi procédé lundi soir à l’arrestation d’un Afghan et d’un Hollandais d’origine guinéenne qui remontaient l’autoroute A6, venant de Dijon où ils avaient acheté un nouveau bateau.

Un troisième suspect afghan était également arrêté dans un restaurant du Val-de-Marne. Âgés de 28 à 45 ans, ces trois hommes doivent être déférés vendredi matin en vue d’une comparution immédiate (CI) devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer.

Ils sont poursuivis pour aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’étrangers en France en bande organisée, association de malfaiteurs et homicide involontaire.

Les enquêteurs français ont la conviction que ces trois suspects avaient fait l’acquisition de six à huit bateaux pneumatiques avant de les mettre à disposition de migrants moyennant finances.

Selon Xavier Delrieu, le patron de l’Ocriest, chaque migrant débourse entre 1.000 et 3.000 euros pour monter sur ces embarcations de fortune.

Depuis fin 2018, les tentatives de traversée se sont multipliées dans la Manche malgré le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l’eau.

Un plan d’action franco-britannique a été lancé en janvier renforçant la surveillance côtière, en mer et à terre.

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