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Libye: le gouvernement d’union refuse de cesser sa coopération avec Ankara

Le gouvernement d’union nationale libyen (GNA) a rejeté l’appel de la Ligue arabe à réduire sa présence diplomatique en Turquie et à cesser toute coopération avec Ankara, qui mène une offensive dans le nord syrien, selon son ministère des Affaires étrangères.

« L’Etat libyen refuse de réduire sa représentation diplomatique en Turquie ou de cesser toute coopération avec la République de Turquie », a affirmé dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche le chef de la diplomatie du GNA, soutenu par Ankara dans le conflit libyen.

Ce rejet est intervenu quelques heures après la condamnation samedi par les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe de ce qu’ils ont qualifié « d’agression de la Turquie » sur le territoire syrien, appelant les Etats arabes à ne plus coopérer avec Ankara et à réduire leur représentation diplomatique en Turquie.

Le représentant libyen a participé à cette réunion de la Ligue arabe.

Depuis cinq jours, la Turquie et ses supplétifs syriens mènent une offensive dans le nord syrien contre une milice kurde, qui a entraîné la mort de plus de 150 personnes, dont une cinquantaine de civils, et l’exode de plus de 130.000 autres.

Les chefs de la diplomatie de la Ligue arabe ont dit samedi réfléchir à « des mesures urgentes pour faire face à l’agression turque », qui comprendraient des actions diplomatiques et économiques, ainsi qu’une « coopération militaire pour faire face à l’agression turque ».

« Surpris »
La Turquie soutient politiquement et militairement le GNA, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, dans le conflit qui l’oppose au maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, dont les forces sont engagées depuis le 4 avril dans une offensive pour conquérir la capitale libyenne.

Le Qatar s’est rangé avec la Turquie aux côtés du GNA.

La Turquie, qui ne fait pas partie de la Ligue arabe, est aussi un soutien de Doha, sous embargo diplomatique et économique de ses voisins, qui l’accusent de soutenir des mouvements islamistes radicaux et de se rapprocher de l’Iran, ce que le Qatar nie.

Un responsable du ministère qatari des Affaires étrangères s’est dit « surpris » dimanche par « la pluie de critiques (…) de membres de la Ligue arabe contre l’opération militaire de la Turquie » en Syrie.

Le Qatar fait partie de la Ligue arabe. Lors de la conférence de presse à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’organisation panarabe, le président de la session avait indiqué que des observations sur le communiqué final avaient été émises par le Qatar et la Somalie, sans mentionner la Libye.

« Les pays qui critiquent l’action de la Turquie n’ont pas levé leur petit doigt face à d’autres interventions militaires (…) dans un certain nombre de pays arabes », a ajouté le responsable qatari dimanche.

Selon ce responsable, la Turquie a répété ne pas avoir « d’ambitions » en Syrie et ne pas mener son offensive contre « un segment de la population syrienne » mais pour « protéger sa sécurité » à sa frontière.

« Le Qatar réaffirme sa position quant à la préservation de la souveraineté (…) de la Syrie et au maintien simultané de la sécurité (…) des autres pays de la région », a conclu le responsable qatari, sans répondre à l’appel de la Ligue arabe sur la cessation de la coopération avec Ankara ni condamner l’offensive turque.

L’assaut vise, selon la Turquie, à instaurer une « zone de sécurité » pour séparer sa frontière des territoires contrôlés par les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qualifiée de « terroriste » par Ankara.

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