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Mort de Kewi : neuf communes réclament au ministre de l’Intérieur plus d’enseignants et de policiers

Dix jours après le meurtre de Kewi, 15 ans, le représentant de neuf communes de Seine-Saint-Denis a été reçu lundi par le ministre de l’Intérieur, à qui il a réclamé des « enseignants, policiers, magistrats supplémentaires » pour le département « le plus pauvre et le plus criminogène de France métropolitaine ».

« Les morts violentes de ces enfants sont des tâches sur notre drapeau, elles sont des cicatrices sur le visage de notre République, elles minent le pacte républicain » écrit Gérard Cosme, le président PS de l’Établissement public territorial Est Ensemble, qui regroupe notamment les Lilas, le Pré-Saint-Gervais, Romainville et Bagnolet, dans une lettre remise à Christophe Castaner.

Les habitants de Seine-Saint-Denis « savent (…) que la vie dans notre département n’est pas semblable à celle des autres Français dans d’autres départements », poursuit l’élu.

« Je refuse que ces rixes soient le rite de passage à l’âge adulte des jeunes de ce territoire », déclare le président d’Est Ensemble, revenant longuement sur la mort de Kewi, un adolescent de 15 ans, un an après celle d’Aboubakar, 13 ans, tous deux morts lors d’affrontements impliquant des jeunes de quatre villes du secteur.

Demandant à être reçu « ainsi que les quatre maires des villes concernées », Gérard Cosme réclame « des moyens humains et financiers supplémentaires » afin de disposer « d’enseignants, de policiers, de magistrats supplémentaires à hauteur des besoins du département le plus pauvre, le plus jeune et le plus criminogène de France métropolitaine ».

En mai 2018, un rapport parlementaire avait mis en lumière la sous-dotation de la Seine-Saint-Denis, qui cumule les difficultés, en matière d’éducation, de police et de justice. Le Premier ministre avait promis d' »adapter l’action publique aux enjeux » de ce département.

Lundi, pour le cinquième jour consécutif, une partie des enseignants du lycée Paul-Robert et du collège Marie-Curie des Lilas ont refusé de faire cours et demandé à exercer leur « droit de retrait », a indiqué à l’AFP Gabriel Lattanzio, professeur d’anglais et délégué Snes.

Les enseignants estiment que les propositions du recteur – travail sur l’affectation des élèves, suspension des cours d’EPS et des sorties scolaires, mise en place d’un assistant de prévention sécurité… – « ne sont pas à la hauteur » face au problème des violences entre élèves.

Une délégation de professeurs de ces deux établissements se rendra cet après-midi au ministère de l’Éducation nationale pour déposer une demande d’audience.

Le 4 octobre, Kewi, 15 ans, a été mortellement poignardé à l’entrée du stade municipal des Lilas, où plusieurs classes suivaient des cours d’EPS. Un jeune professeur avait tenté de le ranimer, sous les regards paniqués de ses élèves. Trois lycéens de 14 et 15 ans ont été placés en détention provisoire.

Dimanche, plus d’un millier de personnes ont participé à une marche blanche derrière une banderole « Unis contre la violence, justice pour Kewi ».

Jean-Michel Blanquer, qui recevra la famille du jeune homme « cette semaine », s’est dit « prêt à des évolutions des moyens de ce lycée, mais aussi surtout de la politique de sécurité ».

Il a également promis une plus grande transparence sur les violences dans les établissements scolaires.

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