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XV de France: triste sortie pour Guirado, le capitaine défaite

Son dernier match aura été à l’image de son capitanat: Guilhem Guirado a terminé sa carrière internationale sur un revers rageant en quarts de finale de Coupe du monde, dimanche face au pays de Galles (20-19) à Oita (sud du Japon).

Il a d’abord trouvé le moyen de faire de l’ironie. « Peut-être qu’on était un peu trop proche (de gagner)… » Alors le XV de France s’est de nouveau sabordé, cette fois par l’intermédiaire de Sébastien Vahaamahina exclu définitivement pour un coup de coude à la 49e minute. Le capitaine, remplacé dès ce moment-là par Camille Chat, a regardé du banc, « abasourdi », ses coéquipiers craquer en infériorité numérique à quelques minutes de la fin sur l’essai de Ross Moriarty.

Comme souvent, trop souvent ces quatre dernières années, Guirado a dû expliquer en conférence de presse comment la victoire avait pu fuir les Bleus. L’Afrique du Sud en 2017 puis en 2018, le pays de Galles en février, pour ne citer que les revers les plus cuisants, voire les contre-performances inédites contre le Japon (23-23, 2017) ou les Fidji (14-21, 2018). « Cruel ? Ouais, c’est le mot… »

International depuis 2008, passé progressivement de N.3 à N.1 dans la hiérarchie des talonneurs, Guirado (33 ans, 74 sélections) avait été choisi comme capitaine par l’ex-sélectionneur Guy Novès dans la foulée de l’élimination en quarts de finale du Mondial 2015. Quatre ans plus tard, le Catalan s’en va au même stade, mais avec une sale étiquette dans le dos: celle du capitaine français qui a connu le moins de victoires dans l’ère profesionnelle (38%)…

– Pain noir –

« Je n’ai pas vu passer ces dix ans », a-t-il positivé après le revers, sans s’attarder sur son bilan. « J’espère et j’estime que l’on a mangé notre pain noir avec ces défaites de peu et douloureuses. Mais je reste le premier supporter du XV de France. »

Faute de bilan sportif positif, l’ex-Perpignanais (2006-2014) et ex-Toulonnais (2014-2019), qui a remporté un titre avec chaque club (Top 14 2009 avec l’Usap, Coupe d’Europe 2015 avec le RCT), espère qu’il laissera un héritage sur le plan humain.

« J’ai toujours été bienveillant. (…) J’espère avoir été un bon mec avec les jeunes joueurs, je suis taquin parfois, dur aussi parce que j’ai de l’estime pour eux », a dit Guirado, qui voit dans cette courte défaite un espoir pour l’avenir. « Le plus important, c’est ce qu’ils (les jeunes internationaux) vont faire demain. Le talent est bien présent: on a montré qu’il ne manquait pas grand-chose pour le haut niveau. »

– « Un grand capitaine » pour Poirot –

Malgré les coups, Guirado aimait son groupe qui le lui rendait. Remis en cause par l’encadrement après la correction subie en Angleterre (44-8), il avait été soutenu par les joueurs qui avaient institué un conseil des sages pour l’épauler dans la communication interne.

Le vice-capitaine Jefferson Poirot, son potentiel successeur, lui a rendu hommage. « J’ai été fier de pouvoir l’épauler. Cela m’a permis de vraiment mieux le connaître car je ne le connaissais pas si bien que ça, malgré trois ans passés ensemble. Je pense que j’ai beaucoup appris. »

Et si Guirado a tenu contre vents et marées, c’est grâce à un courage sans faille, souligne le pilier gauche. « En termes d’engagement, les quatre ans qu’il a faits… On ne peut que respecter l’homme. Il a pris des coups pour tout un collectif (alors qu’)il n’était pas seul sur le terrain », dit le Bordelais pour lequel la responsabilité est collective. « L’homme restera respecté et un grand capitaine de l’équipe de France dans cette période difficile. Il faut lui tirer un gros coup de chapeau. »

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