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Marine Le Pen, comme un doute pour 2022 dans un contexte pourtant favorable

Marine Le Pen candidate à la présidentielle de 2022 ? La présidente du Rassemblement national paraît l’envisager plus par raison que par passion, alors qu’elle bénéficie de l’absence de rival dans son camp et du retour dans l’actualité de thèmes porteurs pour son parti.

En vue d’une probable troisième candidature, Marine Le Pen semble « prise d’un doute », note un cadre du parti.

« En plus il faut en avoir envie ? Je crois qu’on en a besoin surtout. Et à mon avis ça suffit très largement », déclarait-elle le 17 octobre sur Europe 1 pour justifier sa candidature en 2022. Quelques jours plus tard, elle se rattrape en affirmant qu’elle a « envie d’être candidate », mais surtout pour « qu’on arrête avec la politique menée ».

Pour la finaliste de 2017, « cette question n’a pas de sens » car elle est « posée comme si c’était le désir personnel du candidat qui justifiait la démarche ».

« C’est une sorte de sacerdoce » d’être candidat, admet son entourage. Marine Le Pen ira à ce scrutin « par devoir, parce qu’humainement c’est difficile » avec les attaques personnelles, et la fatigue physique qui fut une des raisons de son débat raté face à Emmanuel Macron en 2017.

– Aucun rival –

Pourtant la voie s’est dégagée dans son camp pour la dirigeante d’extrême droite, qui ne semble menacée par aucun rival au sein du parti.

Son ancien bras droit Florian Philippot, qui l’avait quittée après la présidentielle, a échoué à lui faire de l’ombre aux européennes en obtenant 0,65% des voix, quand le RN est arrivé premier avec 23,3%.

Et sa nièce Marion Maréchal a clairement fait savoir qu’elle n’avait « pas l’intention d’être candidate » en 2022, après avoir pourtant donné de la voix à plusieurs reprises, alimentant les spéculations sur son avenir.

La « convention de la droite », organisée par les proches de l’ancienne députée FN dans l’objectif de séduire l’électorat des Républicains, est « un échec total », cingle-t-on au RN, en pointant le discours « hyper radical » du polémiste Eric Zemmour.

Mme Le Pen bénéficie par ailleurs d’un retour dans l’actualité de thèmes chers à son parti: un débat sur l’immigration à l’Assemblée, une polémique sur le voile ravivée par l’intervention d’un élu RN en Bourgogne-France Comté, et des questions de sécurité soulevées après l’attentat à la préfecture de police de Paris. Sans parler des mots d’Emmanuel Macron lui-même, comme quand, par exemple, il évoque le communautarisme comme un projet de « sécession dans la République ».

En ne débouchant pour l’heure sur aucune proposition, le débat sur l’immigration a également « donné du grain à moudre » à ceux qui considèrent que le gouvernement « ne fait rien », note un élu LREM.

– « Préventions » –

Quant aux divisions de la majorité sur le voile, elles aussi « servent le camp adverse », ajoute le même élu.

« C’est une bonne séquence », reconnaît le conseiller spécial de Marine Le Pen, Philippe Olivier.

Les conditions de la victoire sont-elles réunies ? « Ce n’est pas à moi de répondre, c’est le peuple français qui s’exprimera », se contente de dire la finaliste de 2017, qui fait valoir la « progression » du RN à chaque élection.

« Il y a un effet d’agenda, mais il n’est pas plus puissant que les fois précédentes », tempère le directeur de la fondation Jean Jaurès Gilles Finchelstein.

« En revanche, les préventions à l’égard du RN ne sont toujours pas levées. Il continue d’être considéré, très majoritairement, comme une formation qui n’a pas de solutions ou n’est pas capable de gouverner », ajoute-t-il, en citant l’étude Sopra-Steria publiée en septembre pour la fondation et Le Monde.

Et Marine Le Pen reste la personnalité qui a le plus fort niveau de rejet, selon l’enquête Ipsos-Le Point réalisée en octobre. Et l’analyste d’avancer une hypothèse: « Ce sentiment qu’elle n’y arrivera pas finit par la pénétrer ».

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