Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a réaffirmé mardi au Sénat son opposition à la proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux, dont le voile, aux accompagnants des sorties scolaires, estimant qu’elle serait « contre-productive ».
« Je vous le dis d’emblée, ma position n’a pas changé. […] Je pensais d’ailleurs que nous en resterions là, et je regrette d’avoir aujourd’hui à revenir sur tout cela », a déploré le ministre, dans un contexte tendu après l’attaque la veille contre une mosquée à Bayonne.
« Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires, nous avertissait déjà Montesquieu. En allant au-delà du nécessaire, une loi serait aussi contre-productive parce qu’elle enverrait un message brouillé aux familles. En effet, nous voulons rapprocher les familles des écoles et c’est là la meilleure chance d’accomplir le projet républicain », a insisté M. Blanquer, ajoutant qu’il était « impossible de demander à la loi de réglementer chaque aspect de la vie courante ».
« Pour moi, la situation est claire lorsque j’ai dit encore récemment: pas interdit mais pas souhaitable », a réitéré le ministre reprenant les termes qu’il avait utilisés après la polémique lancée par un élu du RN qui avait pris à partie une femme voilée lors d’une réunion publique.
« L’article 1er de notre Constitution indique le chemin (…): la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale parce qu’elle est indivisible, nous combattons fermement toutes les tentations de repli communautaire », a ajouté le ministre.
Il a ajouté vouloir poursuivre ce cap en « redonnant du sens au mot de laïcité » et « à notre destin collectif », défendant la République pour « l’émancipation de tous et qui nous unit dans notre pays, la France ».
Son discours a surtout été applaudi par le groupe LREM, avec quelques rares applaudissements aussi à gauche.
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