Un millier de Kurdes et sympathisants, selon la police, ont défilé samedi à Paris pour soutenir les Kurdes de Syrie et exhorter les Etats européens à prendre des « sanctions concrètes » contre la Turquie pour qu’elle renonce à son action dans le nord-est de la Syrie.
Accompagnés d’un concert de musique traditionnelle, les manifestants – 5.000 selon les organisateurs – se sont d’abord rassemblés dans le calme sur la place de la République dans le centre de Paris.
Parmi les pancartes brandies par les participants on pouvait lire « Laisser la Turquie massacrer les Kurdes, est-ce une manière de les remercier d’avoir vaincu Daesh ? », ou « Après Baghdadi viendra le tour d’Erdogan ». Ils ont ensuite défilé jusqu’à la place du Châtelet, où des prises de parole ont eu lieu.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F, qui dit fédérer 24 associations de la diaspora en France), Agit Polat, a affirmé que « les Turcs ne respectent pas » les accords conclus avec Russes et Américains « et continuent d’envahir et d’élargir leur présence dans le nord de la Syrie ».
Le CDK-F insiste sur la « nécessité d’établir une force d’interposition internationale pour maintenir la sécurité de la frontière. (…) Il faut à tout prix cette force sur la frontière car on sait très bien que la Turquie ne va pas se limiter à quelques dizaines de km », a martelé M. Polat.
« Il y a une opération d’épuration ethnique et de répression politique qui est menée à l’encontre de la population kurde. (…) La Turquie sera jugée pour ses actes criminels, et particulièrement Erdogan », a-t-il ajouté.
« Si aujourd’hui il y a une telle crise, c’est aussi dû à l’inaction des Etats européens; le seul moyen de paralyser la Turquie pour qu’elle puisse renoncer à son opération, c’est de lui appliquer des sanctions concrètes en particulier économiques, (…) la faire sortir de l’Otan, lui appliquer des taxes douanières », a-t-il poursuivi.
M. Polat a remercié au nom du CDK-F les rescapés des attentats en France en 2015 qui ont publié vendredi une lettre ouverte dans un journal en soutien aux Kurdes de Syrie, envers qui les Français ont « une dette inestimable », selon ces rescapés réunis en collectif. « C’était des propos très précis et clairs qui nous ont réchauffé le coeur dans ces moments difficiles », a-t-il commenté.
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