La SNCF va lancer des négociations avec les syndicats pour remettre à plat les conditions de travail et les rémunérations dans les centres de maintenance des TGV, a affirmé mercredi la directrice générale de Voyages SNCF, Rachel Picard.
Une première « table ronde » avec les quatre syndicats représentatifs de la SNCF doit permettre mercredi après-midi d’en définir les modalités et le calendrier, a détaillé Mme Picard à l’AFP, alors que des arrêts de travail affectent le technicentre des TGV Nord du Landy à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), succédant à une grève dans celui des TGV Atlantique à Châtillon (Hauts-de-Seine).
« On avait prévu un travail de fond en début d’année 2020 sur l’ensemble des conditions de travail, de vie et de rémunération de tous ces métiers. On a conscience qu’il faut reprendre le sujet en grand », a expliqué Mme Picard. « Mais clairement, les agents nous disent que c’est trop tard. Ils sont impatients, on s’est trompé, on n’a pas été assez vite, du coup on a décidé de le faire maintenant. »
La direction a dégagé quatre thèmes, selon la responsable, qui veut « un cadre de discussion construit, serein ».
Le premier porte sur les effectifs et les difficultés de recrutement, car « trop de postes sont non couverts » dans les technicentres.
Le deuxième thème concerne « l’environnement du travail ». « Evidemment, il y a de l’argent à mettre, des outils aussi », a remarqué Mme Picard. « On veut vraiment moderniser nos technicentres à fond. »
La direction voudrait aussi que les agents des technicentres « partagent les bons résultats », leur travail contribuant à l’amélioration de la ponctualité, a-t-elle noté.
Enfin, direction et syndicats doivent discuter « de l’adaptation de la rémunération aux nouveaux rythmes de travail » et « à l’évolution des expertises – parce qu’on voit bien aussi que si on a du mal à recruter, c’est parce qu’on demande des niveaux d’expertise élevés -« , a indiqué la patronne des TGV.
Mme Picard a reconnu que la montée en puissance des TGV ces dernières années, et la création du service low-cost Ouigo, avait eu « un impact sur le système de production, et en particulier sur les centres de maintenance ».
Faire rouler les rames plus intensément a pour conséquence de les faire entretenir davantage la nuit – « une prime assez conséquente » ayant été mise en place en début d’année – et d’avoir des opérations de maintenance « plus serrées », a-t-elle exposé.
Mercredi matin, une délégation de cheminots du technicentre du Landy a été reçue au service des ressources humaines de la direction nationale de la SNCF, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a indiqué à l’AFP Fabien Monteil de SUD-Rail.
Cette délégation « a remonté les 46 revendications des cheminots du Landy », portant par exemple sur les salaires et primes, ou sur « des points spécifiques » à ce technicentre, le seul chargé des Eurostar et Thalys, a précisé M. Monteil. Le responsable qui a reçu la délégation « a dit qu’il allait appeler le directeur » du Landy « pour que les négociations reprennent rapidement au technicentre », a-t-il ajouté.
Selon M. Monteil, seulement « quelques cadres et agents » y travaillaient mercredi matin et « c’est un peu l’embouteillage », avec de plus en plus de trains non révisés. « Notre but, c’est de sortir du conflit avant le week-end. On ne veut pas bloquer les voyageurs », a-t-il dit.
Le trafic était normal mercredi sur les lignes TGV Nord, Eurostar et Thalys, selon la SNCF.
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