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Cameroun : Plus de 3 milliards FCFA pour la numérisation de l’état civil dans le Nord-ouest et Sud-ouest

Depuis plusieurs années et jusqu’à date, les registres d’état civil au Cameroun sont tenus manuellement et les documents établis dénotent d’importantes lacunes en termes de qualité. En effet, que ce soit l’acte de naissance, de mariage ou de décès, le système archivage de notre pays ne respecte pas les normes recommandées par l’Organisation des Nations Unies  concernant l’enregistrement continu, obligatoire, permanent et universel.

Fort de ce qui précède, le gouvernement camerounais en partenariat avec la République fédérale d’Allemagne a lancé depuis 2018, le Programme d’Appui à la Modernisation de l’Etat Civil (PAMEC). Financé à plus trois milliards FCFA (soit 5 000 000 d’euros), l’objectif de ce programme qui va s’étaler jusqu’en 2021 sera pour la phase I, de mettre en œuvre un système inclusif et fiable d’état civil et de statistiques démographiques dans les communes des régions du Nord-ouest (08) et du Sud-Ouest (o7). Et dans le cadre de la réalisation de ses activités, le PAMEC va donc procéder entre autres au renforcement des capacités des agents du Bureau National à l’Etat Civil (BUNEC) pour la mise en œuvre d’un système fiable. Ces derniers devront par la suite, travailler avec les agents centres d’état civil des régions concernées par le programme. «  L’importance de l’état civil n’est plus à démontrer. Toutefois, la sensibilisation des populations doit se poursuivre et nous devons également aboutir à une meilleure conservation des archives de l’état civil. Ceci devra passer par la sécurisation et l’informatisation des données mais surtout par le renforcement des capacités des agents d’état civil en la matière », a confié Wim Dekkers, directeur du PAMEC au cours d’une rencontre avec les médias mardi dernier à Yaoundé.

Il faut dire que d’après les statistiques de l’Institut national des Statistiques (INS), plus de quatre enfants sur dix ne possèdent pas d’acte de naissance. En effet, seulement 60% des nouveau-nés sont enregistrés à la naissance. Pourtant, un système d’état civil fiable et bien organisé est le socle de l’exercice, par les citoyens, de leurs droits fondamentaux et, plus spécifiquement, un prérequis pour que les citoyens puissent jouir pleinement, dans le cadre de l’Etat de droit, de leurs droits civils et politiques. Il demeure incontestable que par exemple, l’acte de naissance est la matérialisation du premier droit de l’enfant qui vient au monde, à savoir le droit d’avoir une identité et d’exister en tant que personne. Ce n’est qu’avec cet acte, visiblement banal, mais ô combien symbolique que l’enfant et l’individu qu’il est, aura accès aux droits fondamentaux que sont le droit à l’instruction, le droit au nom, et – après l’atteinte de la majorité – au droit de vote, ainsi que celui de l’accès aux prestations sociales. Dans le contexte actuel, l’importance de l’état civil devient de plus en plus évidente, non seulement pour assurer la jouissance des droits sus-évoqués, mais aussi pour que les Etats puissent, d’une part, connaitre leurs populations en vue d’organiser la planification des services publics et sociaux, de l’aménagement du territoire, des infrastructures et de bien d’autres services comme d’assurer leur sécurité

Même si de nombreuses améliorations sont observées aujourd’hui, notamment en ce qui concerne la sensibilisation des autorités locales et traditionnelles, la réhabilitation de certaines infrastructures indispensables au fonctionnement du système, il n’en  demeure pas moins que la formation des officiers d’état civil des communes du Nord-ouest et du Sud-ouest reste d’actualité et constituera le principal champ de bataille du PAMEC.

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