Les auditions de témoins menées lundi au procès de Willy Bardon, poursuivi pour le viol et le meurtre d’Elodie Kulik en 2002, n’ont pas permis d’apporter de nouveaux éléments à la veille de l’audition très attendue des parties civiles.Les attentes étaient pourtant grandes quand s’est présenté à la barre des assises de la Somme Christophe M., pantalon sombre et veste kaki. Même son ex-compagne avait estimé, au deuxième jour du procès, qu’il pouvait avoir assisté aux crimes ou, a minima, qu’il « savait des choses ».L’avocate générale, Anne-Laure Sandretto, a d’ailleurs rapidement mis les pieds dans le plat, évoquant l’hypothèse d’un « troisième homme », aux côtés de Grégory Wiart, confondu par son ADN mais décédé en 2003, et de Willy Bardon: « ce troisième homme, c’est vous, on ne va pas se cacher derrière son petit doigt », a-t-elle lancé.Mais, questionné pendant près de deux heures au cours desquelles il est resté quasiment immobile, l’homme n’a rien livré, ne laissant poindre aucune émotion. « Vous êtes sous calmants ? », lui demande même Didier Seban, avocat de Jacky Kulik, le père de la victime. L’intéressé a répondu par la négative.L’avocat a ensuite insisté: « C’est le moment de vider votre sac, de dire ce que vous savez », l’a-t-il pressé. « Qu’est ce que vous savez de cette affaire ? », « vous avez tout dit, Monsieur ? ». « Oui », s’est contenté de répondre Christophe M. Celui qui était apprenti de Grégory Wiart en 2002 confie seulement avoir « un doute » sur Willy Bardon et assure avoir dormi « à l’internat » le soir des faits, ce que les responsables de l’établissement avaient confirmé aux enquêteurs en 2012.S’il reconnaît une voix masculine sur l’enregistrement de l’appel au secours d’Elodie Kulik, Christophe M. dit ne pas parvenir pas à mettre un nom dessus. Il n’explique pas non plus pourquoi, au moment de la révélation et de la médiatisation de l’implication de Grégory Wiart, il avait confié à des proches qu’ils seraient « sur le cul » quand le nom de son complice serait connu. »Je m’attendais à ce qu’il fasse des révélations », a confié Jacky Kulik à l’issue de l’audience, visiblement déçu. « Il sait des choses visiblement, il les cache ». »On n’avance pas », a souligné Stéphane Daquo, avocat de la défense, déplorant « le mutisme » du témoin. Mardi, la cour doit notamment entendre les conclusions de deux psychiatres sur leur travail auprès de Willy Bardon, avant l’audition des parties civiles. Jacky Kulik, qui s’est beaucoup investi dans le dossier, devrait prendre la parole.
in Faits Divers
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