« Vous étiez un peu de notre humanité » : le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a rendu hommage mercredi à Strasbourg aux victimes de l’attentat du marché de Noël qui avait coûté la vie à cinq hommes et bouleversé toute une ville un an plus tôt, jour pour jour. »Il y a un an, la haine a frappé » et des « innocents ont été fauchés » par « l’intégrisme et la barbarie », a lancé le ministre lors d’une cérémonie tenue sous une pluie battante place de la République, près du centre historique où Cherif Chekatt, un délinquant multirécidiviste fiché pour radicalisation islamiste, avait conduit son équipée meurtrière le 11 décembre 2018. »Vous étiez un peu de notre humanité », « vous aviez tous les âges et vous veniez des quatre coins du monde », a poursuivi M. Castaner, avant de rendre hommage à chacun des cinq morts de l’attentat.Antonio Megalizzi, 29 ans, journaliste italien qui avait « l’Europe au cœur »; Kamal Naghchband, 45 ans, qui avait fui « la guerre et l’obscurantisme en Afghanistan »; « Bartek », Strasbourgeois d’origine polonaise de 36 ans, « musicien brillant et touche-à-tout génial »; Anupong Suebsamarn, touriste thaïlandais de 45 ans qui avait « choisi Strasbourg pour connaître notre pays »; et Pascal Verdenne, retraité de 61 ans, « visage de l’humanisme et de la bienveillance ».- « Souvenir » -« Le 11 décembre ne sera jamais la date de la haine, elle sera la date du souvenir, du souvenir des valeurs, des passions et des combats (de ces) cinq hommes », a assuré le ministre, se disant « fier que la joie ait à nouveau envahi les travées du marché du Noël de Strasbourg », qui tient sa 450e édition, un an après l’attentat.Durant cette cérémonie, un chêne « arbre de la vie » a également été planté et une stèle inaugurée.M. Castaner a ensuite rencontré les victimes à la préfecture, à huis clos, avant de décorer, également à huis clos, de la Légion d’honneur et de l’Ordre du mérite sept des policiers intervenus lors de ces événements.Dans la foulée, le ministre a remis la Médaille de la sécurité intérieure à 55 autres intervenants, policiers, gendarmes, militaires ou secouristes. « Vous (…) avez agi parce que Strasbourg était en danger, parce que le sang avait coulé », leur a lancé M. Castaner.Un hommage œcuménique et multiculturel aux victimes, organisé dans la soirée en la cathédrale de Strasbourg, devait constituer l’autre moment fort de cette journée, avec une succession de chants arabo-andalous, hébreux ou bouddhistes, de lectures et de prises de parole.Manière de saluer, dans leur diversité, la mémoire des cinq hommes tués dans l’attentat.A 19H45 précises, l’heure de l’attentat, et pendant quinze longues minutes, toutes les églises de la capitale alsacienne et des communes avoisinantes feront aussi sonner leurs cloches.- Bougies -Quant aux Strasbourgeois, la ville les a invités à mettre des bougies à leurs fenêtres.Associées à la préparation de cette journée particulière, les familles ont voulu des commémorations « sobres, recueillies et fraternelles », avait souligné Chantal Cutajar, adjointe au maire.Parallèlement, une dizaine de personnes a participé à la mi-journée à une « déambulation citoyenne » dans les rues où ont eu lieu les attaques, avec lectures de poèmes, chants et déploiement d’un grand drap noir afin de rendre hommage aux victimes.Le 11 décembre 2018, Chérif Chekatt, 29 ans, avait tué cinq personnes et en avait blessé une dizaine d’autres dans le centre de Strasbourg, armé d’un couteau et d’un revolver.Après deux jours de traque et d’angoisse pour les Strasbourgeois, il avait été abattu par une patrouille de police.Cherif Chekatt avait prêté allégeance à l’organisation jihadiste État islamique (EI). Il avait échappé le matin même de l’attaque à un coup de filet dans une affaire de vol à main armée.Depuis l’attentat, cinq personnes ont été mises en examen, soupçonnées d’être liées à la fourniture des armes en possession du tueur.
in France
GIPHY App Key not set. Please check settings