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La tempête de 1999, « une rupture dans la pyramide des âges » de la forêt

Vingt ans après la tempête de 1999, qui avait mis à terre tout un pan de la forêt française et notamment un million d’hectares dans l’Est, les industriels du bois craignent des manques importants de matière première dans les années à venir.Des essences vedettes comme l’épicéa et le pin maritime seraient particulièrement concernées et pour éviter que ne se reproduise ce type de problème, Nicolas Douzain-Didier, délégué général de la Fédération nationale du bois (FNB), appelle le gouvernement à faire davantage d’efforts dans le renouvellement des forêts.QUESTION: La tempête de 1999 a-t-elle encore aujourd’hui des conséquences sur la bonne santé des forêts françaises ?RÉPONSE: « Il y a une classe d’âge qui a disparu de la pyramide des âges des arbres. La régénération des surfaces atteintes n’est pas complète. Pour deux raisons: la première, c’est les dégâts de gibier et la deuxième, il n’y a pas eu assez de plantations et il y a des régénérations naturelles qui ont mal fonctionné et qui ne donnent pas grand-chose à la sortie ».Q: Quelles sont les principales essences touchées ?R: « Dans le Grand Est, on parle plutôt du résineux, mais pas que, il y a aussi le chêne. Tout ça fait qu’on a perdu du potentiel de production, de l’ordre de 20%. Pour l’épicéa, on va avoir un trou dans le disponible pour les scieries à l’horizon 2030/2035 (…) Nombre d’arbres qui devaient arriver à maturité, entre 60 et 80 ans, en 2030/2035 ne seront pas là pour être exploités, c’est principalement là qu’il y a un trou qui est à attendre. Le pin maritime, dans les Landes, connaîtra le même type de problème dans les cinq ans qui viennent ».Q: Faut-il s’attendre à des faillites dans l’industrie du bois?R: « Je n’en sais rien, mais quand vous êtes industriel, vous raisonnez à moyen et long terme, donc, forcément, ça a des incidences sur l’investissement dans la filière. C’est pour ça qu’on est aussi soucieux que le gouvernement prenne acte de la crise actuelle des scolytes (des coléoptères qui profitent de la sécheresse pour creuser des galeries sous l’écorce des arbres, empêchant la sève de circuler, NDLR) dans l’Est. Non pas pour faire du misérabilisme, mais pour être responsable et reconstituer à l’identique la ressource, au minimum. On ne va pas laisser des paysages de désolation, sans reconstitution, parce qu’on n’aura pas été capable, collectivement, de trouver l’argent pour planter ces surfaces! »

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