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La France pourrait retirer la pension d'un écrivain au centre d'une enquête sur un viol mineur

PARIS, FRANCE —
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Le ministre français de la Culture décidera cette semaine de retirer ou non un écrivain accusé d'avoir violé et séduit des enfants d'une pension de l'Etat.

L'essayiste primé Gabriel Matzneff fait l'objet d'une enquête par la police française après la publication d'un livre détaillant sa relation sexuelle avec une fille de 14 ans il y a plus de trois décennies.

Matzneff, 83 ans, qui a remporté le prestigieux prix Renaudot en 2013, n'a jamais caché sa préférence sexuelle pour les adolescentes et les garçons.

Au milieu des années 1970, il publie un essai notoire intitulé "Les Moins de Seize Ans" ("Ceux de moins de 16 ans") dans lequel il raconte ses "conquêtes".

Le ministre français de la Culture, Franck Riester, envisage de priver Matzneff de l'argent d'un fonds de difficultés de son Centre national du livre (CNL) pour les écrivains âgés en difficulté financière, ont indiqué à l'AFP ses responsables.

Matzneff a reçu environ 8 000 euros (8 900 dollars) du fonds l'an dernier, a indiqué le centre à l'AFP, et jusqu'à 160 000 euros depuis 2002, selon un journal dominical français, le Journal du Dimanche.

L'affaire a de nouveau mis en lumière ce que beaucoup considèrent comme une attitude trop permissive à l'égard du harcèlement sexuel et des agressions en France.

Le cinéma français a été secoué par des accusations de viol contre les réalisateurs Roman Polanski et Luc Besson, tandis que la star Adele Haenel a déclaré qu'elle avait été harcelée sexuellement par le réalisateur de son premier film à l'âge de 12 ans.

Les trois hommes nient ces allégations.

La célébrité ne donne pas «l'impunité»

Le chef de la CNL, Vincent Monade, a déclaré qu'il avait résisté à l'octroi de l'allocation à Matzneff lors de sa première demande, mais qu'il s'était plié à la demande sous la pression de politiciens et d'autres auteurs célèbres qui avaient fait pression pour lui.

Il a dit qu'ils avaient recommandé au ministre de retirer maintenant la subvention.

La police a ouvert une enquête officielle sur Matzneff la semaine dernière après que la principale éditrice Vanessa Springora ait décrit sa relation torturée avec l'écrivain dans un livre intitulé "Consentement".

Elle y décrit comment Matzneff, alors dans la cinquantaine, l'attendrait devant son école et la ramènerait chez lui pour le sexe.

Les procureurs ont déclaré que leur enquête porterait sur les "viols commis contre un mineur" âgé de moins de 15 ans.

Matzneff a nié tout acte répréhensible et a déclaré qu'il y avait eu un "amour exceptionnel" entre lui et Springora.

Il a affirmé que son livre tentait de le décrire comme "un pervers, un manipulateur et un prédateur".

Avant la publication du livre, Riester s'est retourné contre Matzneff, affirmant que "avoir une aura littéraire n'est pas une garantie d'impunité".

La députée Aurore Berge, du parti LREM au pouvoir du président Emmanuel Macron, a déclaré que la société française devait travailler, ayant détourné le regard pendant des années sur les délits sexuels.

"Le viol d'un enfant de 12 ans est toujours un crime, qu'il ait été commis en 1968 ou en 2019", a-t-elle déclaré dans un article publié ce week-end.

"Nier que des enfants ont été victimes dans les années 1970, c'est essayer d'effacer les crimes et les traumatismes qu'ils ont causés", a-t-elle ajouté.

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