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la grève des avocats « massivement suivie » selon le Conseil national des barreaux

Renvoi d’audiences, suspension des désignations: de Lyon à Bayonne, les avocats ont « massivement » répondu à l’appel à durcir la grève contre la réforme des retraites pour se faire entendre du gouvernement, a assuré lundi le Conseil national des barreaux (CNB). « La mobilisation est extrêmement forte. Partout, l’ordre de grève est voté à une très large majorité », a déclaré à l’AFP la présidente du CNB, Christiane Féral-Schuhl. Le Syndicat des avocats de France (SAF) et la Conférence des bâtonniers se sont également réjouis de cette « bonne mobilisation », dans un contexte « d’exaspération » lié à la mise en oeuvre de la réforme de la justice. Vent debout contre le régime universel des retraites et accusant le gouvernement de n’entendre « que les professions qui bloquent la France », le CNB, qui représente les 70.000 avocats français, avait promis des actions pour « désorganiser la mécanique judiciaire » à partir de lundi et pour une semaine, une grève qui pourra être reconduite. Dès lundi matin, des audiences ont été renvoyées aux quatre coins de France, à Bobigny comme à Marseille, où l’ancien bâtonnier, Me Fabrice Giletta, s’est désolé que le mouvement des avocats, entamé en septembre, ne mette pas « en émoi le gouvernement ». « Ce n’est pas notre nature de quitter les prétoires, mais la situation est intenable, inacceptable », a également lancé le bâtonnier Me Yann Arnoux Pollak. Au niveau national, « il n’y a pas de tribunal bloqué » physiquement, a souligné Mme Féral-Schuhl. Mais un peu partout « on cesse d’accompagner le justiciable, y compris sur le terrain du contentieux de la liberté », a-t-elle indiqué. Chacun des 164 barreaux pouvait choisir son mode d’action. A Lyon, Dijon, Bordeaux, Bayonne, Saint-Brieuc mais aussi en Corse, les avocats ont voté lors d’assemblées générales une « grève dure et totale » jusqu’à dimanche, selon des journalistes de l’AFP. Cela implique notamment un arrêt des désignations d’avocats en matière d’aide juridictionnelle, pour les gardes à vue, les étrangers, les mineurs. A Paris, où exercent 30.000 avocats, la grève n’a été votée que pour deux jours et le Conseil de l’ordre doit décider mardi après-midi de la suite du mouvement. Lors de rassemblements ou en demandant le renvoi d’audiences, les avocats ont défendu leur régime autonome, « qui fonctionne parfaitement et ne coûte rien au citoyen ». Ce régime s’appuie sur une « caisse qui s’auto-finance » et chaque année, 100 millions d’euros sont reversés aux régimes déficitaires, rappelle le CNB. La profession redoute avec le projet de réforme « un doublement des cotisations à 28% et la baisse des pensions ». Pour le bâtonnier de Lyon, Me Serge Deygas, « les petits cabinets et les moyens ne pourront pas résister » et « beaucoup devront mettre la clé sous la porte ». « Cela reviendra à une baisse de l’accès au droit », a-t-il déploré. Se disant « méprisés » par un gouvernement qui reste « sourd à (leur) colère » et qui leur a « déclaré la guerre », des avocats ont promis d’aller « jusqu’au bout », en reconduisant leur grève. Le ministère de la Justice a assuré que sa porte « (restait) ouverte ». La présidente du CNB indique avoir été contactée dimanche soir par la garde des Sceaux Nicole Belloubet, mais « aucune date n’a été proposée », selon elle. Le Conseil national des barreaux a par ailleurs appelé à rejoindre les manifestations de samedi contre le projet de réforme des retraites. burs-asl/blb/mm

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