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Ouverture d’une enquête après un tir de LBD à Paris, la préfecture de police se défend

Une enquête judiciaire a été ouverte vendredi après la diffusion d’une vidéo montrant un policier tirant à bout portant sur des manifestants avec un LBD jeudi à Paris, la préfecture de police justifiant aussitôt l’emploi d’armes « intermédiaires » en raison de heurts « violents ».L’enquête a été ouverte pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et confiée à l’IGPN, la « police des polices », a indiqué le parquet de Paris.C’est une vidéo de 37 secondes, vite devenue virale sur les réseaux sociaux, qui a motivé la décision du parquet. Elle montre l’avancée des forces de l’ordre, rue Saint-Lazare à Paris, qui repoussent des manifestants à coups de matraque à la fin du défilé contre la réforme des retraites. Les coups pleuvent dans une grande confusion.A la 12e seconde, on aperçoit un policier armé d’un lanceur de balles de défense (LBD) tirer sur la foule à environ un mètre de distance. Un bruit sec retentit et les images montrent ensuite un homme à terre.Dans une déclaration à l’AFP, la préfecture de police a justifié l’emploi « de moyens intermédiaires, lacrymogènes et LBD » par des forces de l’ordre confrontées alors à des « personnes violentes ».Qualifiant la vidéo de « parcellaire » et « sortie de son contexte », elle a fait valoir qu’au cours de ces échauffourées 16 membres des forces de l’ordre avaient été blessés. « Aucune plainte pour une personne blessée par un tir de LBD n’a été à ce jour portée à (sa) connaissance », a-t-elle ajouté.- « Volonté de faire mal » -Selon Laurent Bigot, l’auteur et le diffuseur de la vidéo, « c’est un miracle que personne n’ait été tué à cette distance ». « Ce que j’ai vu hier ce n’est pas du maintien de l’ordre mais la volonté de faire mal », a-t-il également ajouté, tout en indiquant ne pas savoir si le tir a « touché ou blessé quelqu’un ».Selon un responsable de l’IGPN interrogé en 2019 par l’AFP, il n’y a pas de distance minimale pour faire usage du LBD et tout dépend de « l’estimation de la menace ». Pour chaque tir, un rapport est rédigé pour en détailler les circonstances.Arme non létale et controversée, le LBD est accusé d’avoir provoqué de graves blessures pendant les mobilisations de « gilets jaunes ». En 2019, 24 manifestants auraient ainsi été éborgnés par cette arme, devenue le symbole des « violences policières ».Le Défenseur des droits Jacques Toubon en a demandé à plusieurs reprises la suspension, en raison de sa « dangerosité ». Les partis de gauche ont réclamé son interdiction. Lors d’un déplacement vendredi matin à Lille, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nuñez a défendu l’action des forces de l’ordre lors du défilé parisien. « Les manifestations sont encadrées de manière très professionnelle par les forces de police qui parfois sont victimes de violences auxquelles ils répondent de manière proportionnée ». »Quand il y a des fautes, des investigations sont menées, il y a des sanctions », a-t-il ajouté en saluant « le courage la détermination des policiers ».Selon les autorités, environ 2.500 manifestants et 1.800 membres des forces de l’ordre ont été blessés l’an dernier et onze personnes ont trouvé la mort en marge des mobilisations des « gilets jaunes » entamées en novembre 2018. En juin dernier, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait décidé de lancer une réflexion sur le maintien de l’ordre, tout en réfutant l’existence de « violences policières ». Pour l’instant, cette réflexion n’a donné lieu à aucune communication officielle.Selon des chiffres communiqués en novembre, l’IGPN avait été saisie de 313 enquêtes judiciaires pour des soupçons de violences policières lors des manifestations de « gilets jaunes », et en avait transmis les deux tiers à la justice. En décembre, le premier policier jugé à Paris pour des violences contre les « gilets jaunes » a été condamné à 2 mois de prison avec sursis.Hasard du calendrier, le ministère de l’Intérieur organise ce week-end une « conférence citoyenne » sur les rapports entre population et forces de l’ordre en vue de l’élaboration d’un Livre blanc sur la sécurité.

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