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l’UFC-Que Choisir demande un encadrement

L’UFC-Que Choisir a réclamé mercredi un encadrement d’urgence par les pouvoirs publics de la pratique « ruineuse » de la location longue durée (LLD), qui permet aux consommateurs d’utiliser un bien sans en devenir propriétaire.

« La déferlante incontrôlée de ces offres ruineuses dans les grands magasins constitue une grave menace à l’intérêt des consommateurs », estime l’association dans un communiqué.

Elle plaide pour un « cadre juridique propre à contenir les effets nocifs » de cette pratique, via notamment un « plafonnement tarifaire » ainsi qu’une « information précontractuelle standardisée ».

Parallèlement, elle met en demeure Boulanger location, ainsi que les partenaires financiers bailleurs de Fnac Darty (Crédit Agricole Consumer Finance) et Cdiscount (Crédit Mutuel Leasing) de « purger leurs conditions générales d’utilisation des clauses qu’elle estime abusives » et se réserve, « à défaut d’une réponse satisfaisante », le droit d’agir en justice.

Sollicités par l’AFP, les deux établissements bancaires n’ont pas souhaité commenter.

Selon l’UFC-Que Choisir, la LLD, « conçue notamment pour séduire les petits budgets grâce à ses loyers très réduits », relève des mêmes « excès » que le crédit « revolving », fourni par les cartes de crédit et que l’association avait dénoncé dans les années 2000.

– Règlementation « obsolète » –

Les excès sont doubles, précise l’UFC: la LLD participe d’une part à une « consommation exubérante », conduisant au « suréquipement et au surdimensionnement d’appareils qui contribuent au changement climatique », et d’autre part à une « ruineuse accoutumance », en ce qu’elle incite les consommateurs à « renouveler indéfiniment leur engagement pour conserver l’usage de biens indispensables » (électroménager, télévision, ordinateur, smartphone, etc.)

« Profitant d’une réglementation obsolète, la LLD constitue un véritable gouffre économique: non reconnue comme étant un crédit à part entière, son coût pour le consommateur échappe à tout encadrement », dénonce l’UFC-Que Choisir, en comparant dans un tableau les différents tarifs pratiqués par plusieurs distributeurs: Boulanger, Cdiscount, la Fnac et Darty.

Interrogé par l’AFP, Cdiscount (groupe Casino) a fait savoir que « sur les 60 millions de produits vendus sur son site, seuls 340 étaient éligibles à la LLD, ce qui représente très peu de clients ». Fnac Darty, de son côté, n’a pas souhaité commenter.

Selon Alain Bazot, le président d’UFC-Que Choisir, le « succès grandissant » de ce mode de financement, qui se révèle « extrêmement toxique », se situe dans un « contexte de crise exacerbée du pouvoir d’achat », avec une augmentation des dépenses contraintes représentant en moyenne jusqu’à 30% du budget des familles, un montant « en hausse au sein des foyers les plus modestes ».

Il a dénoncé lors d’une conférence téléphonique des pratiques « d’usuriers des temps modernes ».

Selon l’UFC-Que Choisir, le marché des locations avec option d’achat (LOA), très populaire dans le secteur automobile depuis 5 ou 6 ans, et des LLD, est évalué à 15 milliards en 2019, en hausse de 257% depuis 2008.

L’association dénonce le fait qu’à la différence du crédit, « le distributeur n’est tenu ni d’indiquer son coût total, ni d’exprimer son prix en taux, ni d’avertir sur le risque d’un endettement excessif ».

Par ailleurs, selon l’étude qui a examiné 110 propositions tarifaires de location, de nombreux contrats proposés par ces distributeurs recèlent des « clauses venant minimiser les obligations des professionnels ou imposant des obligations démesurées au détriment des consommateurs », dont celle de rendre en parfait état le bien loué au terme du contrat, au risque de payer des frais exorbitants.

Sur ce point, Cdiscount précise à l’AFP que la reprise des produits est « gratuite », avant qu’ils ne soient reconditionnés ou recyclés, conformément à la politique RSE de la société.

Selon l’UFC, « les enseignes en profitent pour se rattraper sur le prix d’assurances complémentaires fortement prescrites ».

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