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Au Cameroun, cinq civils tués dans une attaque de Boko Haram près du lac Tchad

Cinq civils camerounais ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi lors d’une attaque de Boko Haram perpétrée dans l’Extrême-Nord du Cameroun près du lac Tchad, où les assauts du groupe jihadiste se sont intensifiés ces trois derniers mois.

« Cinq civils ont été tués par Boko Haram à Blaram », village de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, situé dans la commune de Blangoua, près du lac Tchad, a rapporté un responsable de cette commune. Le bilan de l’assaut a été confirmé à l’AFP par un officier de l’armée présent dans la région.

En dehors des morts, « deux militaires ont été blessés », a indiqué le responsable militaire, précisant qu’un poste de l’armée a été incendié lors de l’attaque.

Depuis plusieurs mois, les attaques jihadistes se sont intensifiées autour du lac, une vaste étendue d’eau truffée d’îlots et de marécages partagée par le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.

C’est au Nigeria qu’est née l’insurrection de Boko Haram en 2009, avant de se propager dans les pays voisins. La faction de Boko Haram affilié au groupe de l’Etat islamique, ISWAP, est particulièrement active dans cette zone.

« Les combattants de Boko Haram ont attaqué le poste vers 01H00 du matin. Il y a eu des combats entre eux et des militaires, mais ceux-ci ont fait un repli stratégique parce que les assaillants étaient plus nombreux », a expliqué un autre responsable de la commune de Blangoua.

Selon lui, les civils ont été abattus à leur domicile par des assaillants à la recherche de militaires. Le village de Blaram se trouve sur la terre ferme près du lac Tchad.

– Une saison sèche redoutée –

« Les deux derniers mois de 2019 ont connu une montée exponentielle d’incidents terroristes et qui continuent en janvier 2020. Avec la saison sèche dans la région, la montée en puissance (des attaques) va continuer », a assuré l’officier de l’armée.

Dans cette région, beaucoup de rivières servent de frontières naturelles entre les pays frontaliers. Lorsqu’elles s’assèchent, après la saison des pluies, la traversée devient plus aisée.

Le « regain d’attaques » au Cameroun a été documenté par Amnesty international dans un rapport publié en décembre. L’ONG de défense des droits humains décompte 275 personnes tuées en 2019, des civils pour la plupart.

Selon elle, les populations « vivent dans la terreur » et « se sentent complètement abandonnées », et l’ONG appelle « les autorités camerounaises à renforcer de toute urgence » leur protection dans les zones affectées.

Au Tchad, les attaques s’intensifient également. Lundi, six soldats tchadiens ont été tués dans une embuscade sur l’île de Tetewa. Sept jours plus tôt, une kamikaze avait fait exploser sa ceinture dans le village de Kaiga Kindjirian, toujours au lac Tchad, provoquant la mort de 9 civils.

Depuis 2015, les pays de la région luttent contre Boko Haram et ISWAP au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée autour du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés d’habitants.

Début janvier, l’ensemble des 1.200 Tchadiens de la FMM déployés depuis des mois au Nigeria sont rentrés au Tchad pour être redéployés sur les pourtours du lac, côté Tchad, du fait de la multiplication des attaques.

Ces dernières ont provoqué une dégradation de la situation humanitaire, augmentant considérablement le nombre de déplacés dans cette région déjà considérée comme une des plus pauvres du monde et en proie depuis des années à des groupes criminels.

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