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A Carry-le-Rouet, les habitants s’inquiètent « des risques » après l’arrivée des rapatriés de Wuhan

« Pourquoi ne pas les avoir mis sur un bateau? »: à Carry-le-Rouet vendredi soir, plusieurs habitants ont exprimé leur inquiétude après l’arrivée de près de 200 personnes rapatriées de Wuhan, en colère contre le « manque d’informations » des autorités.

Dans une salle communale de la petite station balnéaire, à quelques centaines de mètres du club de vacances où sont confinés depuis vendredi après-midi et pour deux semaines les rapatriés de Chine qui ont fui l’épidémie de nouveau coronavirus, ils étaient plusieurs dizaines à assister à la réunion publique d’information organisée par la préfecture.

Le préfet de région Pierre Dartout a invoqué une « opération d’intérêt national » qui avait d’abord pour but de « protéger les personnes rapatriées » et de les « rassurer, après des semaines d’anxiété ».

Le directeur de l’Agence régional de santé (ARS), Philippe de Mester, a quant à lui tenté de rassurer les habitants sur les risques de contagion: « Vous ne courez absolument aucun risque », a-t-il martelé, se désolant des « abominations qu’on peut lire sur les réseaux sociaux ».

Mais dans la salle, des personnes s’agitent, visiblement insatisfaites des réponses données. « Une psychose s’est installée chez nous, à cause du manque d’informations de votre part », fustige un habitant, rejoint par une femme qui demande au préfet d' »éviter la langue de bois ». André-Claude reconnaît: « il fallait bien les sauver, ces gens! », mais Michèle se demande s’ils « vont vraiment être confinés ».

– Mauvais pour « les affaires » –

Depuis qu’ils ont appris jeudi soir que leur commune avait été choisie comme lieu d’accueil pour ces personnes en quarantaine, les habitants s’interrogent. « Je suis très étonné, pourquoi nous? Il y a plein d’autres endroits », se demandait vendredi matin un boucher, Frédéric Vernet. Refusant de « tomber dans la psychose », il s’inquiétait surtout pour « les affaires ». A partir de dimanche, la ville de la Côte Bleue, aux belles bâtisses et au casino baignés de soleil vendredi, fête ses traditionnelles « oursinades », avec des dégustations de ces « hérissons de mer » sur le petit port.

« J’ai bien peur que cette nouvelle ne nous cause du tort, c’est pas du tout une bonne pub », craint Frédéric Vernet derrière son étal. Quant aux rapatriés de Wuhan, il les « plaint », certes, mais vante le lieu où ils vont rester confinés: « Ils seront bien logés, c’est un beau lieu de vacances, c’est mieux qu’un gymnase, c’est le paradis. »

Le vaste centre de vacances dans lequel les Français et leurs proches de nationalité étrangère rapatriés de Chine vont passer 14 jours confinés, est sous bonne garde, protégé par de nombreux gendarmes.

A l’hôtel Villa Arena, on se réjouit de ne pas avoir encore enregistré d’annulations. Au contraire, il va même accueillir quatre clients qui devaient séjourner dans le centre de vacances réquisitionné.

« On va voir comment ça évolue, mais il ne faut pas céder à la panique », estime le gérant Julien Carraretto, même s’il a reçu de nombreux coups de fils et SMS de proches l’invitant à rester prudent.

« C’est l’image que Carry renvoie qui m’inquiète », reconnaît Louis, moniteur à l’école de voile située à quelques mètres du centre de vacances. « On dépend beaucoup du tourisme », souligne le jeune homme qui a appris la nouvelle par les réseaux sociaux.

L’une de ses clientes, Chantal, estime de son côté « qu’on fait peur aux gens pour rien ». « C’est de notre devoir de les accueillir », insiste la retraitée.

Seuls deux passagers de l’avion qui a atterri sur la base militaire d’Istres vendredi présentaient des symptômes d’une infection au nouveau coronavirus. Ils ont été transférés à l’hôpital à Marseille, où leurs tests se sont avérés négatifs.

Pour l’heure, environ 8.900 cas d’infection à ce nouveau virus ont été détectés en Chine continentale (hors Hong Kong) et 213 patients en sont morts. Une centaine de malades ont été répertoriés dans une vingtaine d’autres pays, dont six en France, mais aucun patient n’est mort hors de Chine.

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