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Après un viol présumé, une victime raconte avoir revu Weinstein « par peur »

Elle aurait accepté de le masser, de feindre un orgasme ou de garder le contact après un viol: une accusatrice d’Harvey Weinstein a assuré vendredi avoir été piégée par sa naïveté puis guidée par la peur, au huitième jour du procès du producteur.

Jessica Mann est, avec Mimi Haleyi, la seule femme dont les accusations contre l’ancien magnat d’Hollywood ont donné lieu à des poursuites à New York. Les agressions sexuelles alléguées par les trois autres femmes ayant témoigné lors de procès, Annabella Sciorra, Dawn Dunning et Tarale Wulff, n’ont pas fait l’objet d’inculpations.

Harvey Weinstein nie les accusations portées contre lui et assure que ses relations étaient consenties.

Originaire d’une petite ville de l’Etat du Washington, élevée dans une ferme, un temps SDF, Jessica Mann, 34 ans, tranche avec les autres victimes présumées. Elle est d’ailleurs la seule qui n’avait jamais entendu parler d’Harvey Weinstein lorsqu’elle le rencontre pour la première fois, entre fin 2012 et début 2013.

Vendredi, dans le prétoire, elle s’est mise à pleurer avant même d’être interrogée par l’assistante du procureur, Joan Illuzzi-Orbon, et a parfois eu le plus grand mal à s’exprimer, saisie par l’émotion.

Elle a décrit ses premières rencontres avec le producteur et le mélange de séduction, d’humiliations et de manipulation auquel l’aurait soumise Harvey Weinstein.

Puis, selon elle, la relation bascule. Dans une chambre d’hôtel de Los Angeles, elle aurait accepté de le masser.

« Il me faisait me sentir stupide, en disant que ce n’était pas grand-chose », a-t-elle raconté.

Plus tard, alors qu’elle est en compagnie d’une assistante du producteur, il l’attire dans une chambre et tente de l’embrasser, assure-t-elle. Elle se défend, résiste verbalement mais il parvient à lui faire un cunnilingus.

« J’ai commencé à feindre un orgasme pour me sortir de là », avant de parvenir à quitter les lieux, a-t-elle assuré.

« J’étais paumée », a-t-elle dit sur la suite de ses rapports avec le magnat de la Weinstein Company. « J’ai décidé d’avoir une relation (suivie) avec lui », a-t-elle poursuivi. « C’était extrêmement dégradant. »

Quelques semaines plus tard, en mars 2013, alors qu’elle est désormais en couple avec un autre homme, il la piège dans un hôtel de Manhattan et l’emmène de force dans une chambre pour la violer. Elle n’en dit rien à personne.

« J’avais peur d’Harvey », a-t-elle affirmé. « Je pensais qu’il allait faire du mal à mon père. » Elle dit aussi avoir voulu protéger son petit ami, un acteur « plutôt connu » dont elle n’a pas révélé l’identité.

Avant même le début du procès, la défense avait produit plusieurs courriers électroniques envoyés par Jessica Mann longtemps après le viol, dans lesquels elle reconnaissait, selon le camp Weinstein, une relation « consensuelle et intime ».

Ces messages, a-t-elle assuré vendredi, étaient également dictés par la peur.

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