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Au salon de l’agriculture, la vache Idéale défend son bifteck et celui des éleveurs

La vache charolaise Idéale, égérie à la robe immaculée du Salon de l’Agriculture, est arrivée vendredi porte de Versailles à Paris pour défendre la réputation de l’élevage charolais et des agriculteurs qui le font vivre, confrontés comme leurs collègues de toutes régions à une situation économique périlleuse.

Partie à 05H00 des petites montagnes de Cours-la-Ville (Rhône), Idéale, une tonne, a fait son apparition un peu avant midi, sous les objectifs des multiples caméras et appareils photos venus l’immortaliser sous tous les angles.

Visiblement un peu impressionnée, tentant de semer la meute des journalistes, elle a fait son entrée au pas de course dans le pavillon 1 du parc des expositions, où s’ouvre samedi le salon de l’agriculture. Accompagnée de son petit veau, Roi des prés, et menée par son éleveur Jean-Marie Goujat, Idéale a pris place dans son enclos.

L’ancien président Jacques Chirac, figure du salon qui lui rend un hommage en photos cette année, aurait certainement apprécié en connaisseur le dos droit, large et musclé de cette belle bête de 1.000 kilos, digne représentante de la première race à viande de France (1,6 million de têtes environ).

Son éleveur a une nouvelle fois défendu vendredi le revenu des éleveurs, mis en péril notamment par la guerre des prix que se livrent les enseignes de la grande distribution, et que la loi Alimentation, entrée en vigueur début 2019, n’a pas réussi à pacifier.

« On veut transmettre ce métier aux générations futures. Pour ça, il faut que notre production soit rémunérée à un prix juste », a-t-il déclaré devant un aréopage de journalistes au moment même où entrait en scène le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, venue saluer « la mascotte du salon ».

– La responsabilité du consommateur –

« Le problème numéro un, c’est le revenu des éleveurs. Aujourd’hui le compte n’y est pas encore, ils doivent être rémunérés à leur juste valeur et vivre décemment », a reconnu le ministre.

D’autres animaux prenaient leurs marques vendredi en même temps qu’Idéale: parmi eux, à quelques dizaines de mètres de la vache vedette, deux beaux moutons de la race Bleu du Maine, sous les yeux de leur éleveur, Geoffrey Veber, 32 ans, venu tout droit de la région de Verdun (Meuse).

Comme un écho au discours de M. Goujat, il a expliqué que ses frères, comme lui, s’ils font vivre l’exploitation que tient leur mère, ont tous un travail en dehors pour garantir un revenu décent.

« On garde ça pour le patrimoine familial et par passion », explique-t-il, faisant le signe zéro avec le pouce et l’index quand on l’interroge sur le revenu qui lui reste une fois les charges déduites.

Parmi les leviers pour garantir ce revenu: le budget de la politique agricole commune (PAC), en négociations à Bruxelles, pour lequel le président Macron « se bat bec et ongles », a assuré le ministre. « Il est parti à Bruxelles avec un objectif, le maintien du budget de la PAC », a assuré M. Guillaume, « parce qu’on sait très bien que si le budget de la PAC venait à diminuer au-delà du départ des Britanniques, (…) ce serait un problème. Ce serait un problème pour la résilience de notre agriculture, ce serait un problème pour les aides directes aux agriculteurs, pour leur permettre de vivre, et ce serait un vrai problème pour l’installation des jeunes, un vrai problème pour la transition agro-écologique ».

« C’est un gros enjeu, qui va conditionner l’évolution de nos prix », a réagi M. Goujat, qui en appelle aussi aux consommateurs: « quand on choisit d’acheter tel ou tel morceau de viande, tel ou tel prix, telle ou telle origine, on conditionne aussi l’élevage et l’agriculture qu’on veut dans nos territoires ». Un discours qu’il aura à coeur de partager avec les quelque 650.000 visiteurs attendus au salon cette année.

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