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Deux policiers rejugés aux assises pour des violences, après leur acquittement

L’intervention de police avait dégénéré et une mère de famille, blessée par un éclat de grenade, avait perdu un œil: deux policiers de Seine-Saint-Denis, acquittés en première instance, sont rejugés à partir de jeudi à Paris pour des violences en 2013.

Le procès aux assises est prévu jusqu’au 13 mars, mais une demande de renvoi liée à la grève des avocats pourrait être déposée.

Le 25 juin 2013, vers 20H30, des policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) avaient interpellé, dans une cité de Villemomble, un jeune homme de 20 ans, confondu avec un fuyard qu’ils recherchaient.

Son frère de 21 ans avait tenté de s’interposer. Il avait été frappé par un policier puis touché par un tir de lanceur de balles de défense.

Alertés par l’agitation et les cris, des riverains, dont la mère des deux frères, s’étaient approchés de la scène. Certains jeunes avaient lancé des projectiles, les policiers répliquant avec des lacrymogènes.

Alors que les habitants reculaient, un policier avait lancé une grenade de dispersion qui avait blessé la mère de famille. Elle avait perdu l’usage de son œil gauche.

La vidéo d’une partie de la scène, filmée par des riverains, avait été diffusée par les médias à l’époque et ces images ont joué un rôle décisif dans l’affaire.

En première instance, trois policiers étaient poursuivis, dont l’auteur du tir de grenade jugé pour « violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente », l’infraction criminelle ayant conduit l’affaire aux assises.

En juillet 2018, la cour d’assises de Seine-Saint-Denis les avait acquittés, estimant qu’ils avaient agi en état de légitime défense.

Le parquet général avait requis leur condamnation et fait appel du verdict, mais seulement pour deux policiers – celui qui avait lancé la grenade et un autre, accusé d’avoir blessé un des fils à la tête.

« C’est vraiment très étonnant que le parquet fasse le tri parmi les acquittés », a estimé auprès de l’AFP l’avocat du principal accusé, Me Daniel Merchat.

Les deux frères avaient, eux, comparu pour violences ou rébellion sur les policiers au cours du même procès et ne seront pas rejugés. L’un d’eux avait été relaxé, l’autre dispensé de peine.

Ils seront donc cette fois présents en tant que partie civile mais sans leur mère, décédée depuis.

Leurs avocats, Philippe-Henry Honegger et Steeve Ruben, veulent croire à un « changement des mentalités » depuis le premier procès, notamment avec les manifestations des « gilets jaunes ».

« On espère (…) que la décision rendue va prendre (en compte NDLR) la réalité de cette histoire et des violences policières dans leur ensemble », a déclaré Me Honegger.

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