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le Premier ministre de transition échappe à un attentat

Le Premier ministre de transition au Soudan, Abdallah Hamdok, a échappé lundi à un attentat « terroriste » à Khartoum, décrit comme une tentative de faire dérailler le processus politique engagé dans ce pays après 30 ans de dictature militaro-islamiste du président Omar el-Béchir.

Le convoi de M. Hamdok a été visé par une explosion et des tirs d’armes automatiques au moment où il ralentissait pour s’engager dans un pont sur le Nil menant aux bureaux du Premier ministre.

Ali Bakhit, le chef de cabinet du chef du gouvernement a été le premier a annoncer sur Facebook qu' »une explosion s’est produite au passage de la voiture du Premier ministre mais que grâce à Dieu personne n’a été touché ».

La télévision d’Etat a ensuite évoqué un « attentat terroriste » tandis que Radio Omdourman, une station d’Etat, a indiqué que le convoi du Premier ministre avait été visé par des tirs d’armes automatiques.

Le lieu de l’explosion, survenue à Kober, un quartier du nord-est de Khartoum, a été bouclé par les forces de l’ordre, qui ont immédiatement lancé une enquête.

Dans un communiqué lu par le ministre de la Culture et de l’Information, Fayçal Mohammed Saleh, le Conseil des ministres a qualifié l’attaque de « terroriste » sans en désigner les responsables.

– Attentat contre « la révolution » –

L’attentat, qui n’a pas été revendiqué dans l’immédiat, a fait un blessé léger parmi les membres du protocole accompagnant M. Hamdok, a précisé le Conseil des ministres en promettant de « faire face avec détermination à toutes les attaques terroristes ».

C’est la « révolution soudanaise qui a été visée par cette attaque (…) mais nous ferons en sorte que cette révolution poursuive sa marche », a souligné le Conseil des ministres.

« Je veux rassurer le peuple soudanais que je me porte bien et que ce qui s’est passé n’arrêtera pas la marche (du Soudan) sur la voie du changement », a écrit le Premier ministre sur Twitter.

A la mi-journée, M. Hamdok a présidé une réunion des dirigeants des Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance de la contestation qui a conduit au départ de l’ancien président Béchir en avril 2019. Il a ensuite réuni ses ministres pour une session extraordinaire.

Le Conseil de sécurité et de défense du pays a également tenu une réunion et recommandé notamment, selon des médias d’Etat, de renforcer la vigilance des forces de sécurité et de mieux protéger les personnalités publiques.

Plusieurs cortèges de manifestants soutenant M. Hamdok ont ensuite sillonné Khartoum, selon des témoins.

Ce sont les FLC qui ont proposé M. Hamdok, un ex-économiste de l’ONU, au poste de Premier ministre.

Conformément à un accord avec les militaires en août 2019, M. Hamdok a pris la tête d’un gouvernement de transition, aux côtés d’un Conseil souverain composé de civils et de militaires. Ces deux instances sont chargées de conduire une transition de trois ans, avec des élections libres à la clé.

– indignation générale –

Depuis son investiture, le Premier ministre s’emploie à relancer une économie en berne, à négocier la paix avec des mouvements rebelles de l’ouest et du sud du pays et à réformer un système politique hérité du pouvoir islamiste d’Omar el-Béchir, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans.

Des Etats-Unis au Golfe, en passant par l’Ethiopie, les réactions à l’attentat ont été nombreuses et indignées

Un haut responsable du département d’Etat en charge de l’Afrique, Tibor Nagy, a condamné l’attentat, réaffirmant le soutien des Etats-Unis au « gouvernement de transition dirigé par des civils au Soudan et au peuple soudanais ».

Le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères Josep Borrell a condamné l’attentat et souligné que les « idéaux de la révolution (soudanaise) doivent être préservés ».

La mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) a condamné, dans un communiqué, l’attaque, estimant qu’elle visait « à faire dérailler le processus de transition au Soudan ».

Ryad a rejeté « cet acte terroriste et lâche dirigé contre la sécurité et la stabilité du Soudan » alors que le Emirats arabes unis ont dit « soutenir la période de transition » au Soudan.

Le ministre d’Etat aux Affaires étrangères des Emirats Anwar Gargash a estimé que l’attentat était destiné à « porter un coup à la transition et aux espoirs et aux aspirations du peuple soudanais ».

Le Qatar a condamné l’attentat avec « force », tandis que le Premier ministre d’Ethiopie Abiy Ahmed a souligné qu’un « tel incident ne doit pas faire dérailler le processus (politique) et la marche pour assurer la stabilité du Soudan ».

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, a appelé à l’unité des instances de transition au Soudan tandis que la France a réitéré, par la voix du porte-parole des Affaires étrangères, son « engagement aux côtés des autorités soudanaises pour assurer le succès de la transition démocratique qui doit conduire le pays vers des élections libres en 2022 ».

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