TÉHÉRAN, IRAN —
La télévision publique iranienne a déclaré vendredi soir que les autorités avaient libéré un chercheur français emprisonné détenu à Téhéran pendant plus de huit mois pour violation des lois sur la sécurité de l'État, dans le cadre d'un échange de prisonniers apparent contre un Iranien détenu en France.
Le rapport indique que Roland Marchal a été remis à l'ambassade de France à Téhéran, quelques heures après la libération des autorités françaises de Jalal Ruhollahnejad. Le reportage de la télévision d'État n'a pas fourni plus de détails, mais comprenait une photo non datée montrant Ruhollahnejad apparemment à bord d'un avion.
Le ministère français des Affaires étrangères et l'université française à laquelle Marchal était associé n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires vendredi.
Le rapport iranien a déclaré que les autorités françaises avaient prévu de livrer Ruhollahnejad aux États-Unis pour son rôle présumé dans la violation des sanctions américaines contre l'Iran. Il a indiqué qu'il était en prison en France depuis plus d'un an.
Marchal a été arrêté en juin et accusé de diffusion de propagande après s'être rendu en Iran pour rendre visite à son collègue chercheur Fariba Adelkhah, une double ressortissante franco-iranienne qui est une anthropologue de premier plan et qui s'est souvent rendue en Iran pour des recherches sur la société iranienne post-révolutionnaire.
Adelkhah avait été arrêtée pour espionnage et bien que ces accusations aient été abandonnées par la suite, des charges liées à la sécurité demeurent contre elle. L'Iran ne reconnaît pas la double nationalité à ses citoyens.
En février, les deux chercheurs, tous deux dans la soixantaine, ont demandé aux autorités pénitentiaires de leur permettre de se marier. Leur avocat, Saeid Dehghan, a déclaré qu'ils étaient partenaires depuis 38 ans en France. Il n'était pas clair si leur demande avait été accordée.
À l'époque, leur avocat avait également exprimé sa préoccupation face à la détérioration de la santé d'Adelkhah au cours d'une grève de la faim qu'elle pratiquait depuis décembre.
L'Iran est actuellement aux prises avec la pire épidémie du nouveau coronavirus au Moyen-Orient, avec un bilan de 1433 morts vendredi, selon le ministère de la Santé du pays.
L'Iran a annoncé jeudi que 10 000 prisonniers – parmi lesquels un nombre inconnu de détenus dont les affaires sont politiques et liées à l'activisme ou au discours – se verraient accorder l'amnistie à l'occasion du nouvel an persan, appelé Nowruz.
Le pays a déjà libéré 85 000 prisonniers en congé temporaire pour freiner la propagation du nouveau coronavirus à l'intérieur de ses prisons.
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