in

France: plusieurs personnes décédent après des prises de chloroquine

La chloroquine figure parmi les médicaments administrés aux patients atteints du coronavirus. Mais elle a plusieurs effets indésirables. Des cas de toxicité cardiaque ont été rapportés chez des malades du Covid-19 en France, avertit Le Point.

La polémique repart de plus belle concernant l’utilisation de la chloroquine (commercialisée sous le nom de nivaquine) et de l’hydroxychloroquine (Plaquenil) pour traiter l’infection au Covid-19. Le pharmacien d’un grand CHU français, correspondant du Centre de pharmacovigilance de sa région, a alerté le 27 mars des spécialistes de son établissement, relate Le Point dans une enquête exclusive.

«Des cas de patients Covid-19 positifs [dont l’infection a été validée par un test, note du Point] présentent, sous hydroxychloroquine associée ou non à l’azithromycine [un antibiotique], des troubles du rythme ou de la conduction cardiaque, des arrêts cardiaques dans d’autres centres hospitaliers français.» Certains de ces arrêts se sont révélés «fatals».

Ils sont actuellement évalués afin d’être «transmis à l’ANSM [Agence nationale de sécurité des médicaments]», a indiqué le pharmacien au Point.

L’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine a pour sa part fait savoir le 29 mars que «des cas de toxicité cardiaque ont été signalés dans la région à la suite de prises en automédication de Plaquenil [hydroxychloroquine] face à des symptômes évocateurs de Covid-19, ayant parfois nécessité une hospitalisation en réanimation».

Polémique planétaire
La chloroquine et l’hydroxychloroquine font l’objet d’un débat à l’échelle mondiale depuis plus d’un mois. Ainsi, le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, affirme que la chloroquine, et en particulier l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine, est une piste prometteuse contre le Covid-19.

La chloroquine, un antipaludéen, a été commercialisée en France à la fin des années 1940. Mais son usage massif a fini par provoquer des résistances et le médicament est tombé dans l’oubli. L’hydroxychloroquine, autre antipaludéen, est aujourd’hui autorisée pour traiter des maladies comme le lupus, la polyarthrite rhumatoïde ou encore, à titre préventif, des allergies au soleil, poursuit Le Point. Ces deux médicaments sont disponibles uniquement sur ordonnance. Depuis quelques jours, à la suite de décisions collégiales des équipes médicales, ils peuvent être testés à l’hôpital chez des patients atteints du nouveau coronavirus dans le cadre d’essais cliniques ou de cohorte.

Une popularité croissante

Cependant, ces dernières semaines, l’hebdomadaire a, grâce à plusieurs témoignages, constaté une utilisation sauvage du médicament par des personnes qui se croient infectées. Elles retrouvent de vieilles boîtes à leur domicile ou se les voient administrer par des médecins par «compassion», hors protocole.

Les centres régionaux de pharmacovigilance avaient déjà fait état il y a un mois d’une «recrudescence des commandes de spécialités à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine sur le territoire national». Ces spécialistes du médicament avertissent contre les risques liés à l’utilisation de la chloroquine et l’hydroxychloroquine, en premier lieu pour leur toxicité cardiaque en cas de surdosage, mais aussi à dose thérapeutique, rappelle le média.

Un médicament à éviter?

Ces produits sont fortement déconseillés en cas de maladies cardiaques, d’épilepsie, de diabète, de maladie de Parkinson, de troubles du taux sanguin de potassium ou de calcium, et de porphyrie. Ils sont aussi à éviter pendant la grossesse et en cas d’association avec d’autres médicaments, dont les très courants citalopram et escitalopram, des antidépresseurs.

Enfin, parmi les effets indésirables, Le Point nomme les troubles ophtalmologiques, cardiaques, neuropsychiatriques, gastro-intestinaux, hépatobiliaires, hématologiques et dermatologiques. L’azithromycine est elle-même cardiotoxique.

Les bénéfices la chloroquine et l’hydroxychloroquine étant inconnus pour l’heure et les risques avérés, les centres de pharmacovigilance appellent les médecins et le public à ne pas les utiliser contre le Covid-19. Ils demandent également aux spécialistes hospitaliers qui les testent de procéder à un électrocardiogramme sur leurs patients avant l’instauration du traitement, puis 3-4 heures après, puis deux fois par semaine, précise le magazine.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

    L’ouverture des Jeux olympiques de Tokyo 2020 répoussée d’un an

    échos d’une France confinée, 14e jour