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à Savone, un cirque et ses animaux immobilisés par le virus

Le spectacle devait être présenté le long du littoral ligure, dans le nord de l’Italie, mais le coronavirus en a décidé autrement. Depuis deux mois, le Cirque Millenium est bloqué sur un parking de Savone avec 40 animaux à nourrir.

Un kangourou reste allongé dans son enclos mais les lamas, le dromadaire et les poneys passent une tête au-dessus de la barrière métallique. La distribution de pommes de terre débute.

Sur cet immense terre-plein bitumé, le cirque Millenium – 35 artistes et 40 animaux, perroquets, oies, buffle aux cornes énormes et un alligator-, ne devait rester que quelques jours avant de longer la côte, d’une station balnéaire à l’autre.

Mais avec l’épidémie de coronavirus et le confinement, la troupe est finalement à l’arrêt depuis le 20 février et doit compter sur l’aide d’associations locales et de particuliers, notamment pour nourrir les animaux.

« Ils mangent environ 200 kilos de fourrage par jour, aussi des pommes et des carottes. Et ils boivent environ 1.000 litres d’eau par jour », a expliqué à l’AFP Derek Coda Prin, le directeur artistique du cirque.

Au milieu des camions, une acrobate répète son numéro de barre verticale. A l’entrée, des particuliers ont apporté des sacs de fruits, de légumes, de pain ou de viande récupérés chez des commerçants de la ville.

– Filière fragilisée –

« À ce stade, les animaux sont aussi devenus un problème, malheureusement. Ce sont nos compagnons de vie, nos amis, nous essayons de les accueillir de la meilleure façon possible. Mais ce n’est pas comme un chien ou un chat à qui vous pouvez donner une assiette de pâtes après votre déjeuner », explique Derek Coda Prin, dont la famille est dans le cirque depuis cinq générations.

Parmi les associations qui viennent en aide au Cirque Millenium, figure paradoxalement l’ENPA, l’association nationale de protection des animaux, qui lutte contre l’exploitation des animaux dans les cirques.

Au-delà de l’immobilisme forcé actuel, la direction du cirque s’inquiète aussi de l’après-confinement et du devenir d’une filière fragilisée.

« Quand tout sera fini, quand même les spectacles seront rouverts au public, qui sait avec quel regard le public verra nos représentations à cause du confinement ? Je pense que cela aura créé une psychose un peu dangereuse pour notre travail », estime Derek Coda Prin.

« Nous avons nous aussi le droit d’être soutenus. Sinon, sans aides concrètes, c’est une activité qui aura la plus grande difficulté à repartir. C’était la crise avant, ça l’est encore plus », ajoute-t-il.

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