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La crise du coronavirus, « une tornade » pour la profession d’avocat

La crise du coronavirus fait l’effet d' »une tornade » dans la profession d’avocat, s’alarme le Conseil national des barreaux (CNB) qui a rendu publique mardi une enquête selon laquelle plus d’un quart des « robes noires » pensent à changer de métier.

« Une tornade est en train de passer », a déclaré lors d’une conférence de presse Christiane Féral-Schuhl, la présidente du CNB qui représente les 70.000 avocats de France. « Notre profession connait une situation de crise depuis trois mois. Cette crise va s’inscrire dans la durée et certainement que le plus difficile est devant nous ».

Elle demande « un plan de sauvegarde pour les cabinets d’avocat ».

Le confinement, marqué par un arrêt quasi-total des tribunaux depuis la mi-mars, a succédé à une grève massive de près de deux mois des avocats contre la réforme des retraites.

Mme Féral-Schuhl a parlé de « l’état de sidération » des avocats qui « se préparent à une longue séquence de secousses ».

Selon une enquête réalisée par le CNB du 8 au 12 avril, à laquelle ont répondu plus de 10.000 avocats, 41% ont été contraints d’arrêter totalement l’activité de leur cabinet après trois semaines de confinement. « Aujourd’hui, nous serions sans doute à plus de 50% », a estimé Jean-Michel Calvar, président de l’Observatoire du CNB.

« Demain, le chiffre d’affaires va être proche de zéro » pour de nombreux avocats, a-t-il expliqué. De plus, « 77% des avocats nous ont annoncé qu’ils renonceraient à leur rémunération pour essayer de sauver leur cabinet ».

Près de la moitié des avocats qui ont répondu à l’enquête se disent « contraints de recourir à des prêts bancaires ». Plus de 60% ont sollicité le fonds de solidarité du gouvernement, afin de toucher 1.500 euros.

Parmi les résultats marquants de l’enquête: 28% des avocats « ont dit qu’ils entendaient changer de métier », « 6% pensent prendre une retraite anticipée » et « 5% ont décidé de fermer définitivement leur cabinet ».

Pour Christiane Féral-Schul, « la réponse de l’Etat est insuffisante, inadaptée à notre profession ». La grande majorité des avocats ayant un statut libéral, ils n’ont « pas la protection sociale du salarié et la protection de l’emploi ». Ils n’ont pas accès par exemple au chômage partiel.

« Nous demandons que les avocats soient désignés comme des acteurs essentiels (…) parce que l’accès à la justice doit être une priorité », a déclaré la présidente du CNB. Et d’ajouter: « Alors que la crise économique et sociale est déjà une réalité, notre pays ne peut certainement pas se payer le luxe d’une crise démocratique ».

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