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facture plus chère que prévu pour le centre aquatique olympique, confié à Bouygues

Le coût du centre aquatique olympique (CAO) de Paris-2024, à Saint-Denis, qui va être attribué à un groupement mené par Bouygues, a été réévalué à la hausse, à 174,7 millions d’euros contre 113 selon un précédent budget, sur fond d’incertitudes liées à la pandémie de Covid-19.

La hausse n’est pas anodine. « Plus de 50 millions de dépassement dès maintenant… ça promet », a twitté le « comité de vigilance Paris 2024 de Saint-Denis », un collectif de citoyens critique de l’organisation des Jeux olympiques.

« Les coûts restent maîtrisés », répond-on au contraire à la Solideo, la société publique chargée des chantiers des JO, où l’on rappelle que la facture du centre aquatique construit pour les JO de Tokyo-2020, reportés à l’été 2021, frôle les 500 millions d’euros.

La hausse, annoncée mercredi par la Métropole du Grand Paris (MGP), le maître d’ouvrage du CAO, qui a dévoilé le projet et son attribution à un groupe d’entreprises mené par Bouygues, est due à plusieurs facteurs. D’une part, elle résulte d’une actualisation pour tenir compte du marché du BTP en Ile-de-France et de l’inflation jusqu’en 2024, le précédent budget se fondant sur un euro à valeur 2016.

D’autre part, elle est liée à un investissement supplémentaire de 20 millions d’euros de la MGP, pour financer un espace aquatique ludique non prévu au départ et non nécessaire aux JO, mais qui doit permettre d’équilibrer l’exploitation de l’équipement, également confiée à Bouygues.

A ce stade, le coût du CAO s’élève en lui-même à 147 millions d’euros, auxquels il faut ajouter le montant de l’espace supplémentaire et sept millions pour des travaux de démolition et de dépollution du chantier, situé en face du Stade de France. Le tout hors taxes, précise-t-on à la Solideo.

A ce stade, cette revue des coûts ne tient donc pas compte d’éventuels aléas provoqués par la pandémie de Covid-19, qui a mis de nombreux secteurs à l’arrêt, et qui menace les grands chantiers si la crise sanitaire perdure. « Nous n’avons pas de boule de cristal », résume-t-on à la Solideo, où l’on relève néanmoins que les principaux chantiers des JO, comme le village olympique, toujours à Saint-Denis, le village des médias, au Bourget, et le CAO, ne doivent pas démarrer avant le printemps 2021.

Au total, le budget d’investissement des JO doit s’élever à 3 milliards d’euros, dont 1,5 milliard de financements publics (Etat, région Ile-de-France, Seine-Saint-Denis, ville de Paris, MGP) en valeur 2016, selon un protocole financier signé en juin 2018. Le budget d’organisation, financé par des fonds privés, s’élève lui à 3,8 milliards d’euros à ce stade.

– En face du Stade de France –

Le choix du groupement mené par Bouygues, qui était en concurrence avec Vinci, doit être approuvé le 15 mai par un vote du conseil métropolitain de la MGP, qui regroupe Paris et 130 communes.

Le bâtiment, d’une hauteur de 30 mètres et de 100 mètres de long et de large, dessine une forme incurvée et fait la part belle au bois apparent sur toute sa surface, selon les images diffusées par la Métropole. En 2024, cet équipement phare des JO sera relié au Stade de France grâce à un pont piétonnier qui enjambera l’autoroute A1.

A l’intérieur, deux bassins en un, sur une longueur de 70 mètres, séparés par une plateforme mobile censée permettre de diversifier les usages après 2024.

La MGP, qui défend avec ses partenaires un équipement « utile à la population », a communiqué les tarifs pour le grand public à partir de 2025: 4,8 euros par adulte pour les bassins utilisés durant les JO, 5,5 euros pour l’espace aquatique ludique (en valeur février 2020).

Durant les Jeux, l’enceinte de 6.000 places assises (2.500 après les JO) est prévue pour accueillir les phases qualificatives de water-polo, la natation artistique et le plongeon. Mais pas la natation, dont les épreuves seront organisées sur la même zone, dans un bassin couvert et démontable, entouré de tribunes éphémères (15.000 places) et de deux bassins d’entraînement provisoires. Ce choix avait été acté par les acteurs publics au printemps 2018, pour limiter la facture publique du CAO, toutes les installations provisoires pouvant être financées par le Comité d’organisation des JO, qui repose sur des fonds privés.

Le chantier du centre aquatique doit démarrer au printemps 2021 pour une livraison au printemps 2024.

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