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attention, transport (de peu) d’enfants

Désinfection du car, distanciation entre les enfants, protection du chauffeur: tout, potentiellement, est un casse-tête pour les transporteurs qui vont convoyer mardi les premiers élèves post-confinement. Pourtant, la majorité pense que la reprise se fera sans trop de « mauvaises surprises », grâce d’abord au faible nombre d’élèves.

Surtout, les transporteurs « sont pressés de reprendre la route », comme ceux de Nouvelle-Aquitaine, acheminant en temps normal 215.000 élèves par jour. « 90% de nos conducteurs vont reprendre », assure Philippe Pascal, dirigeant d’une PME de l’Agenais aux 67 véhicules, dont 55 cars scolaires.

A la Citram, gros transporteur girondin dont 250 cars assurent du transport scolaire. « 80% de nos salariés disent être prêts à reprendre », affirme le directeur Nicolas Raud. Sur plus de 500 chauffeurs, 100 continuaient de tourner sur des lignes régulières pendant le confinement et une cinquantaine de plus reprendra du service scolaire mardi.

Le « gros sujet », comme ailleurs, est la protection. Les chauffeurs « sont inquiets, mais sans tomber dans une inquiétude chronique » puisque le département « est peu touché », estime M. Pascal, dont le Lot-et-Garonne, comme tous les départements d’une Nouvelle Aquitaine épargnée par le Covid-19, est « vert ».

Et puis, le pli a déjà été pris pour les sociétés dont les lignes régulières ont roulé depuis mars. « On a demandé aux conducteurs de désinfecter leurs véhicules -cabine, points d’appui à l’arrière, et une entreprise de nettoyage nébulisait un virucide. On va garder ce système a priori », explique la Citram. Chez Autocars Pascal, des masques en tissu sont prévus pour les conducteurs, et des chirurgicaux « au cas où » des enfants se présenteraient sans.

Précautions qui ont leur prix. La désinfection, c’est « 15 euros par jour et par car », donc « 30.000 euros jusqu’au 3 juillet, « qui va le prendre en compte? Les autorités ou que nous? », demande M. Pascal.

La distanciation, elle, est une équation à plusieurs inconnues. Montées par la porte médiane, sièges libérés près du conducteur, et « condamner une place sur deux en posant des stickers aux ceintures de sécurité ». Mais au bout du compte, il y a « peu de circuits où l’on a des cars pleins d’habitude », donc « pas d’inquiétude » sur l’obligation d’un siège sur deux, rassure M.Pascal. A fortiori en comptant les écoles qui resteront fermées et les parents qui ne rescolariseront pas leur enfant ou décideront de le conduire.

– « Travail de dentelle » –

Dans l’attente ces derniers jours d’un protocole détaillé du gouvernement, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) s’inquiétait pourtant. « Si l’autocar ne peut prendre à son bord que 25 enfants et que 26 se présentent, que fera-t-on du 26e ? », demandait son président Jean-Sébastien Barrault.

Les transporteurs préviennent qu’ils ne pourront mettre plus de cars. « Si les routes le permettent, je remplacerai le 9 places par un 20 places », avance M.Pascal. « Peut-être qu’il y aura des rotations », prévoit la Citram. Les enfants en trop, « on les prendra mais faudra trouver une solution pour le lendemain ». Bref, la souplesse sera le mot-clef: « on s’adapte », philosophe M. Pascal.

La complication, observe le vice-président de Nouvelle-Aquitaine chargé des Transports, Renaud Lagrave « n’est pas forcément en secteur rural, mais surtout les TPE » qui n’ont pas la flotte des grands transporteurs. Pour des « 9 places », c’est « un peu plus compliqué » de geler un siège sur deux.

Le diable, donc, sera dans les détails. Ce « travail de dentelle est en cours, avec les inspections d’académie, pour voir quels circuits pourraient ne pas être assumés », explique Renaud Lagrave, qui pressent que « la quasi-totalité » le seront. « Puisque c’est divisé par 2 (15 ou 10 par classes), je ne prévois pas de grosse difficulté ».

Mardi, « on aura finalement peu de transport, avec moins de 20% des élèves concernés par la reprise, puis le 18 mai les 6e et les 5e, tout ça va se faire très très progressivement, donc effectivement, on peut être confiants », appuie François Coux, directeur académique de l’Education nationale en Gironde.

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