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Une émission de radio relie des prisonniers palestiniens à leurs proches à l’Aïd

Des prisonnières palestiniennes incarcérées dans les prisons israéliennes attendent avec impatience le jour de l’Aïd al-Fitr (Ramadan Bayram) pour entendre les voix de leurs proches.

Interdite de rencontrer leurs proches et leurs avocats au cours des trois derniers mois depuis le déclenchement du COVID-19 ou de la pandémie de coronavirus, une station de radio palestinienne dans son programme de voix des prisonniers diffusera des messages vocaux des membres de sa famille.

Selon la Palestine Prisoner Society (PPS), 38 détenues sont hébergées dans la prison de Damon. Un tiers d’entre elles sont des mères.

D’anciens prisonniers se souviennent que cette émission de radio l’après-midi de chaque jour de l’Aïd crée une scène émotionnelle à l’intérieur des prisons.

Haifa Abu-Sbeih, 42 ans, qui a passé 1 an et demi en prison, rappelle que cette émission apporte réconfort et colère aux détenus.

Nisreen Abu-Kmail, 46 ans, de Gaza, célèbre l’Aïd derrière les barreaux depuis octobre 2015, depuis son arrestation. Au cours des six dernières années, aucun membre de sa famille n’a été autorisé à lui rendre visite. Son seul lien avec la famille est cette émission de radio le jour de l’Aïd.

Haïfa, qui a passé le dernier jour de l’Aïd avec Nisreen, se souvient que lorsqu’elle a entendu la voix de son plus jeune enfant Ahmed sur les ondes, elle avait l’air très heureuse mais aussi inconsolable. « Ses yeux étaient fermés, savourant l’instant avec joie mais aussi chargés d’angoisse, de douleur et de nostalgie », a expliqué Haifa.

S’adressant à l’agence Anadolu, elle a déclaré que même si l’Aïd à l’intérieur d’une prison manquait de festivité et de gaieté, les prisonniers faisaient de leur mieux pour la célébrer avec une vivacité mêlée de sombre.

Haïfa rappelle qu’en dépit des restrictions, les prisonniers volent des moments de bonheur ce jour-là pour encourager leurs âmes.

Dans le cadre de restrictions accrues, les prisonniers de la prison israélienne d’Al-Damon ne sont pas autorisés à offrir des prières de l’Aïd depuis l’année dernière. Mais les détenus profitent du moment pour se rassembler dans la cour lorsqu’ils sont sortis pour compter pour se saluer.

« Les prisonniers échangent leurs salutations et se souviennent des moments de fête avec leurs familles tout en contrôlant leurs larmes », a expliqué Haifa.

Les prisonniers fabriquent des bonbons Eid avec des ingrédients limités et écrivent des messages et des chansons Eid. L’an dernier, toutes les détenues de la prison de Damon ont eu une surprise en se réveillant le matin pour voir des bonbons à leur chevet. Il avait fallu deux jours à Haïfa pour les préparer avec du matériel limité.

«  J’avais réussi à faire passer un outil de fabrication de bonbons de Hasharon à la prison de Damon lors d’un transfert entre les tribunaux. J’ai préparé des cookies pour environ 20 prisonniers. Nous n’avions pas de four adapté pour préparer des bonbons. J’ai utilisé une plaque chauffante avec une petite casserole pour cuire les biscuits  », a-t-elle déclaré.

« Nous décorons nos cellules en prévision de l’Aïd. L’administration pénitentiaire confisque souvent du matériel de décoration. Nous essayons toujours de célébrer l’Aïd, de préparer et d’échanger des cartes colorées à la main », a expliqué Haifa.

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