Ultimes manoeuvres avant le bouclage: les candidats au second tour des municipales du 28 juin ont jusqu’à mardi 18h00 pour déposer leurs listes, avant le lancement d’une campagne inédite à l’heure du coronavirus.
La journée a commencé sur l’annonce attendue à Paris d’un accord de coalition entre la liste Paris en commun de la maire socialiste Anne Hidalgo et les Verts emmenés par David Belliard.
« On a trouvé un accord sur les trois thèmes sur lesquels on travaillait depuis plusieurs jours: le projet, la gouvernance et les listes », a indiqué à l’AFP le directeur de campagne de la maire, Emmanuel Grégoire. « Nous avions un projet écologique et social et nous savions qu’une coalition était nécessaire. Nous la faisons aujourd’hui avec Anne Hidalgo », a souligné David Belliard dans une interview au Parisien.
Cet accord place plus que jamais Anne Hidalgo en position de grande favorite du second tour face notamment à Rachida Dati (LR). La maire sortante était arrivée en tête du premier avec 29,3% des voix alors que David Belliard quatrième, avait fait 10,8%.
Il n’y aura en revanche pas d’alliance pour l’ex-LREM Cédric Villani, arrivé 5e à Paris au premier tour, déçu de ses échanges avec Anne Hidalgo et la candidate LREM Agnès Buzyn. Il a annoncé lundi qu’il ferait cavalier seul dans le XIVe arrondissement de Paris.
Ailleurs, des questions restent ouvertes, notamment à Strasbourg où la Verte Jeanne Barseghian pourrait également s’allier à la socialiste Catherine Trautmann.
Il faut « tirer les leçons de cette crise » provoquée par le coronavirus, par « la transition écologique dans la justice sociale », plaide le secrétaire national d’EELV Julien Bayou qui entend pousser son avantage après avoir décroché des scores élevés dans la plupart des métropoles en mars.
Le couperet tombe à 18H00, heure limite pour le dépôt des déclarations de candidature en préfecture – souvent sur rendez-vous, pour raisons sanitaires. Seules les listes ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés au premier tour le 15 mars peuvent se maintenir.
– 5.000 communes –
L’union s’est faite ce week-end à Rennes entre la gauche et les écologistes, confortant les chances de la maire PS actuelle Nathalie Appéré. De même à Nantes, où la maire PS Johanna Rolland fait la course en tête.
La droite veut aussi poursuivre sur sa lancée et profiter de son ancrage local, alors que la crise du coronavirus a mis les élus de terrain en première ligne.
A Bordeaux, le candidat LREM Thomas Cazenave s’est finalement rangé derrière le maire sortant LR Nicolas Florian, aux termes d’un accord signé lundi soir.
Et pour conserver Marseille, la candidate LR Martine Vassal cherche à se rapprocher du dissident Bruno Gilles.
Quant au RN, il a déjà repris au premier tour 8 des 10 villes qu’il détenait mais n’en a pas remporté de nouvelles à ce stade. Et la partie n’est pas gagnée à Perpignan, où son candidat Louis Aliot est arrivé en tête mais se retrouve face à un front républicain constitué samedi au profit du maire LR sortant Jean-Marc Pujol.
Le second tour doit se tenir encore dans quelque 5.000 communes françaises, plus de trois mois après la décision du gouvernement de reporter le scrutin pour cause d’épidémie. Quelque 16 millions de personnes seront appelées à voter, soit 39% du corps électoral français.
Ultime verrou: le conseil scientifique devra donner un nouvel avis sur les risques sanitaires autour du 13 juin. S’il devait estimer que les conditions ne sont plus réunies pour un second tour, il devrait y avoir un nouveau report.
Des règles sanitaires très strictes, dont le port obligatoire du masque, seront imposées dans les bureaux de vote pour éviter la propagation du virus.
Il s’agit aussi de parer à un nouvel effondrement de la participation. Celle-ci avait chuté à 44,6% au premier tour, au tout début de la vague de Covid-19. Un assouplissement des procurations est envisagé.
Pour ramener les Français aux urnes, les candidats pourront communiquer plus longtemps que les habituels cinq jours d’entre-deux tours. La campagne officielle débutera le lundi 15 juin.
Mais pas de meetings au programme, ni de porte-à-porte: les militants tractent dans les boîtes aux lettres et surtout s’activent sur internet.
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