Le Rassemblement national, parti politique pourtant longtemps anti-gaulliste, est « la continuité » des idées du général de Gaulle, alors que Emmanuel Macron en est « l’antithèse », assure Marine Le Pen, dans un entretien publié vendredi sur le site du Parisien.
« Que ce soit sur ces deux grands principes » d’indépendance de la France et de souveraineté du peuple, « mais aussi sur la défense de la Ve République, la volonté de réindustrialisation, la défense du nucléaire, nous sommes au RN la continuité des grandes idées qu’il a défendues », affirme la présidente du RN, dans cet entretien également publié dans le quotidien à paraître samedi.
Marine Le Pen voit même « un point commun » entre Jeanne d’Arc et de Gaulle, « confrontés à la démission collective des prétendues élites », partageant le « refus de se voir imposer par une puissance étrangère la direction de notre pays ».
A l’inverse, elle considère « que l’anti-de Gaulle absolu, c’est Emmanuel Macron ».
Le président de la République « n’est pas du pays, il est d’une classe économique, de la finance, d’une caste. Incontestablement, de Gaulle, lui, était de France », soutient Marine Le Pen, candidate déjà déclarée à la présidentielle de 2022.
M. Macron est pour la finaliste de la présidentielle 2017 « le symbole de la soumission aux intérêts particuliers, alors que de Gaulle les soumettait à l’intérêt général ». « Pour de Gaulle, la capitale de la France était Paris, pour Macron, c’est plutôt Bruxelles. Macron est l’antithèse, à tous les points de vue, de de Gaulle ».
La cheffe du RN, ex-FN, parti fondé en 1972 notamment par d’anciens collaborateurs et partisans de l’Algérie française, ne voit pas de « contradiction » à « rendre hommage à la vision » de de Gaulle, « tout en conservant de l’épisode de l’Algérie française une vision critique ».
Elle admet que la décolonisation « était un mouvement du monde, et qu’en l’adoptant, le général de Gaulle faisait preuve d’une forme de vision du temps long et de l’avenir ».
Mais elle continue à juger « profondément injuste et critiquable » la « manière dont l’indépendance de l’Algérie s’est déroulée et la manière dont les rapatriés et les harkis ont été traités ».
Marine Le Pen n’ira pas à Colombey-les-deux-Eglises pour les 80 ans de l’appel du 18-juin mais « mènera une action pour (lui) rendre hommage ».
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