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« Je pensais me ridiculiser » confie Kevin Mayer

Vainqueur dimanche d’un triathlon à distance face au champion du monde allemand Niklas Kaul et à l’Estonien Maicel Uibo, le recordman du monde du décathlon Kevin Mayer a raconté à l’AFP s’être « mis beaucoup de pression » pour cette compétition d’un nouveau genre, organisée par la Fédération internationale d’athlétisme pour combler le vide du calendrier provoqué par la pandémie de coronavirus.

Au menu de ce triathlon très particulier: du saut à la perche (franchir un maximum de barres à 4 m en 10 minutes), du lancer du poids (jeter à plus de 12 m autant de fois que possible durant 10 minutes) et de la course (effectuer le plus d’allers-retours sur une distance de 20 m durant 5 minutes).

Q: Quelles sont vos impressions après avoir disputé ce triathlon?

R: « J’ai pris du plaisir, je me sentais bien. J’avais de la caisse et je pouvais enchaîner comme je voulais. Il y avait quelqu’un qui me chuchotait pour me dire où en étaient les deux autres. Je sentais que j’avais le contrôle sur la situation et ça faisait du bien. Parce que je ne voulais pas que ce soit serré à la fin pour pouvoir courir à mon rythme à la dernière épreuve. »

Q: Arrive-t-on malgré tout à se prendre au jeu?

R: « Complètement. J’étais stressé toute la journée comme avant un grand championnat. D’autant que l’on n’avait jamais fait ça, c’était l’inconnue totale. Je suis recordman du monde, il faut assumer son titre. J’avais tout à perdre et rien à gagner donc je me suis mis beaucoup de pression, je ne savais pas si je serais fort à ça. »

Q: Avez-vous hésité avant d’accepter de participer à ce triathlon?

R: « Ils m’ont un peu eu en fouine. Au début, je pensais que ce serait un vrai triathlon, quelque chose qui me plaît plus. Je ne suis pas connu pour ma résistance mais plutôt pour mon explosivité. J’ai accepté et ils m’ont dit après ce qu’ils voulaient faire. Je trouvais ça beaucoup moins intéressant et ça me faisait même flipper un peu, parce que je pensais me ridiculiser. Mais je me suis dit que j’allais me mettre dans la difficulté, ça ne peut pas faire de mal. Vu les circonstances, c’était cool de faire une compétition. Mais je suis un décathlonien avant tout, ce n’est pas du tout ce pour quoi je m’entraîne. Je n’ai qu’une envie, c’est que ça revienne au vrai décathlon. »

Q: Quel va être votre programme ces prochains mois?

R: « Dès que les qualifications olympiques reprendront, c’est-à-dire en décembre, je vais essayer de trouver ou d’organiser un décathlon pour faire les minima le plus tôt possible et être le mieux préparé pour les JO. Vu qu’en France en décembre, il fera froid, il faudra en créer un soit à l’étranger, aux Etats-Unis, soit aux DOM-TOM. »

Propos recueillis par Keyvan NARAGHI

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