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LR joue sa carte à l’Assemblée

Alors que le gouvernement vient de présenter son troisième budget de crise, LR tente de « challenger la macronie » jeudi à l’Assemblée avec ses propres propositions économiques: allègements de charges pour les entreprises ou baisse de la TVA dans la restauration.

Les députés du groupe de droite soutiennent dans l’hémicycle six propositions de loi, dans le cadre de leur « niche parlementaire ». Leur sort ne fait guère de doute, après un premier rejet en commission, mais LR compte en profiter pour se faire entendre sur « l’accélération du déconfinement économique de notre pays » face à un gouvernement qui reste prudent.

« Il y a vraiment urgence », a souligné mercredi Damien Abad, qui plaide pour « assouplir » les protocoles sanitaires afin de relancer l’activité, tout comme l’a demandé le Medef mardi. Le chef de file des députés LR réclame notamment « dès ce week-end » la réouverture des salles de restaurants et des cafés en Ile-de-France.

L’une des propositions LR vise la baisse de la TVA à 5,5% pour l’hôtellerie et la restauration jusqu’à fin 2020, le gouvernement ayant lui opté pour financer le chômage partiel dans le secteur jusqu’à fin septembre 2020. C’est une « baisse temporaire » pour aider un secteur frappé de plein fouet par la crise à retrouver des marges, a souligné Brigitte Kuster.

Un autre texte, porté par Eric Woerth, suggère de transformer le chômage partiel en baisse des charges pour les entreprises durant six mois, afin de « mettre un tigre dans le moteur ».

L’Assemblée a rejeté la proposition jeudi matin, la ministre du Travail Muriel Pénicaud préférant « des dispositifs mieux ciblés » et « plus exigeants en matière de maintien dans l’emploi ».

Guillaume Peltier défendra de son côté une exonération totale de charges pendant deux ans sur toute embauche en CDI d’un jeune de moins de 25 ans.

Autres mesures: des annulations de charges pour les PME jusqu’au 15 juillet, ou une modification temporaire des compétences des collectivités afin de permettre aux départements d’intervenir au niveau économique, avec des subventions aux artisans et aux petites entreprises.

– « Litanie de dépenses » –

Damien Abad a défendu des mesures « massives », quand la « majorité fait un plan de relance saucissonné secteur par secteur », à coups de « rafistolage et de sparadraps ».

Selon la marcheuse Cendra Motin, la philosophie est pourtant relativement proche: « On se retrouve sauf que LR propose une longue litanie de dépenses fiscales, sans jamais mettre de recettes en face ».

« Quasiment les trois quarts des mesures figurent peu ou prou dans le PLFR 3 (le budget rectifié présenté en conseil des ministres mercredi) même si nos dispositifs sont un peu plus ciblés », estime cette députée LREM de la commission des finances.

Le troisième budget rectifié face à la crise du coronavirus prévoit un effort supplémentaire d’environ 45 milliards d’euros pour les secteurs les plus touchés comme le tourisme (18 milliards) ou l’automobile (8 milliards) ou une aide de 4,5 milliards d’euros pour les collectivités, pour un soutien total de 460 mds d’euros depuis le début de la crise.

Ce texte, qui table sur une récession record de 11% en 2020 et une dette de 120,9%, est attendu en première lecture fin juin à l’Assemblée et mi-juillet au Sénat.

Sur le front du chômage, l’exécutif redoute un « choc considérable », avec la destruction de 800.000 emplois.

De leur côté, les LR ne cessent de répéter qu’ils veulent incarner une opposition « crédible et responsable » en rassemblant en interne les « tenants de l’orthodoxie budgétaire et ceux qui ont une approche plus sociale ».

Ils ont présenté début juin un plan de relance global de 250 milliards d’euros, intégrant certaines des propositions de loi présentées ce jeudi, mais aussi le sujet sensible du temps de travail. La droite veut « permettre par la négociation d’entreprise, d’augmenter le temps de travail » de manière annualisée « et d’augmenter ainsi les salaires ».

« Note rôle est d’aller challenger la macronie sur le champ économique et social. Nous sommes dans notre rôle de force de proposition », selon Damien Abad.

Autre idée forte, à l’heure du retour de la droite sociale, la participation, dont LR veut faire profiter « tous les salariés » avec un objectif de « 10% de la rémunération ». Mais cela ne fait pas partie des textes défendus jeudi.

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