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A Boucau, le Covid-19 a bien failli avoir raison des municipales

A Boucau, tout près de Bayonne, l’épidémie de Covid-19 a bien failli avoir raison des municipales. Le maire et candidat a passé 17 jours dans le coma, dix colistiers ont été contaminés, une opposante hospitalisée mais la campagne redémarre, doucement.

« Tout ça, c’est derrière nous maintenant », assure Francis Gonzalez, 70 ans, le maire (DVG) de cette commune de 8.200 habitants qui a retrouvé ses quartiers le 28 mai, après deux mois d’absence et 15 kg en moins.

Cet ancien rugbyman à la carrure toujours imposante, est « en pleine forme », dit-il à l’AFP. Il reçoit chez lui, assis devant un vaste bureau recouvert de dossiers. Francis Gonzalez est revenu aux affaires et veut le montrer : « Tant que j’aurai la santé, je n’ai aucune raison de ne pas continuer », prévient le candidat à sa propre succession, cependant « conscient qu’il aurait pu y rester ».

Le personnel politique local a de fait été durement touché lors des derniers jours de la campagne pour le premier tour : le maire et un adjoint hospitalisés tout comme une opposante, dix colistiers contaminés comme des colistiers concurrents.

Son équipe, particulièrement un colistier et adjoint, le Dr Gilles Lassabe, ont également fait l’objet de « ragots pour le faire tomber », accuse le maire.

Le médecin généraliste a été signalé fin mars par l’Agence régionale de santé (ARS) pour « mise en danger d’autrui », accusé d’avoir poursuivi son activité alors qu’il se savait contaminé. L’affaire vient d’être classée sans suite, le procureur de Bayonne n’ayant relevé « aucune infraction ».

Le médecin qui attend maintenant « un retrait de son signalement et des excuses de l’ARS », avait toujours réfuté les accusations, assurant s’être lui même confiné pendant 14 jours « pour me protéger et protéger les personnes que je pouvais rencontrer pendant la campagne ou par mon activité professionnelle ».

Mais le mal est fait, estime le médecin: « la rumeur a été amplifiée dans le cadre de la campagne en cours. J’ai perdu des patients, cela a porté un préjudice considérable à mon image et à celle de mon équipe », déplore-t-il.

– « On aurait du reporter ces élections » –

Arrivé en tête avec 41% des voix au premier tour, Francis Gonzalez sera opposé au second à une union des listes PS, PCF et écologiste, dirigée par Dominique Lavigne (32%), rallié par Marie-Ange Thébaud (EELV) et ses 26%.

« Avec 45% de participation, les résultats du premier tour n’ont satisfait personne », commente la candidat communiste qui juge « très difficile » de faire campagne aujourd’hui : « On ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé. J’ai tremblé pour le maire bien sûr, à ce moment-là, on a relativisé toute cette histoire d’élections ».

Quant au maire, il parle de « fiasco ». « On aurait dû reporter ces élections de six mois », dit-il. Ce dimanche-là, environ 2.500 personnes ont défilé dans les cinq bureaux de vote de la petite ville mais il veut « se méfier des affirmations rapides » sur d’éventuelles contaminations à ce moment-là.

La campagne redémarre doucement, mais sans les habituelles tournées de marchés ou visites en porte-à-porte : « On fait des réunions à 10 personnes, on se retrouve ici pour valider nos documents », explique le maire dont la plaquette de campagne va être distribuée dans les boîtes aux lettres.

Pour M. Lavigne, « le débat démocratique a été volé, on ne peut pas rencontrer la population, alors même que des concitoyens ont vécu des choses difficiles ». Lui et son équipe tenteront toutefois de se deplacer au pied des habitations, « pour discuter avec quelques habitants, essayer de se montrer ».

Les deux opposants l’affirment, le 28 juin, il faudra se déplacer pour voter, « même si on peut comprendre que les gens aient peur ». Francis Gonzalez sait déjà qu’il savourera « une vie bonus », peu importe le résultat.

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